L'emploi inquiète à nouveau aux Etats-Unis

Si le taux de chômage a reculé à 8,2% de la population active, le nombre de créations d'emplois aux États-Unis a fortement déçu en mars. Un coup d'arrêt qui souligne la fragilité de la reprise américaine.
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Déception sur le front de l'emploi aux États-Unis. En mars, la première économie mondiale n'a créé que 120.000 postes, accusant ainsi un net ralentissement par rapport aux trois mois précédents (avec en moyenne 246.000 créations d'emplois). Les économistes misaient sur 205.000. Il s'agit de la plus mauvaise performance depuis octobre 2011. Et cela met à mal le sentiment répandu d'une nette amélioration sur le marché de l'emploi et de la conjoncture économique. Car la reprise américaine reste fragile et toujours dépendante des ralentissements enregistrés en Europe et dans les puissances émergentes.

Certes, les États-Unis ont bien créé plus d'emplois qu'ils n'en ont détruits pour le 18ème mois consécutif. Certes, le taux de chômage s'affiche à nouveau en baisse, reculant de 0,1 point en mars à 8,2% de la population active. Mais le rythme de créations d'emplois est bien trop faible pour permettre au chômage de se résorber de manière significative sur le long terme. Le pourcentage d'Américains ayant un emploi (58,5%) est d'ailleurs le même qu'en septembre 2010, dernier mois de destructions de postes aux Etats-Unis.

Baisse de la population active

La baisse marquée du taux de chômage (passé de 9,5% à l'automne 2010 et à 8,2% en mars, son plus faible niveau depuis janvier 2009) s'explique ainsi en "grande partie par le repli du taux de participation", explique Ian Lyngen de CRT Capital. Ce taux, qui mesure le pourcentage d'Américains considérés comme actifs, a reculé de 0,1 point en mars, à seulement 63,8%. Il était encore de 64,6% en septembre 2010 et supérieur à 66% avant le début de la récession économique américaine.

Fin mars, 12,67 millions d'Américains étaient à la recherche d'un emploi, dont 42% depuis plus de six mois. Une nette amélioration par rapport aux plus de 16 millions de chômeurs connus début 2010, mais qui reste encore insuffisante pour compenser les effets de la récession entamée en décembre 2007. En outre, 7,67 millions d'Américains subissent un temps partiel forcé pour des raisons économiques. En incluant les travailleurs découragés ayant abandonné la recherche active d'un emploi, le taux de chômage réel s'élève ainsi à 14,5%.

Période charnière

"Ces chiffres confirment qu'il est difficile de maintenir une croissance de l'emploi sans une forte croissance économique", estime Jeremy Lawson, économiste chez BNP Paribas à New York. "Nous entrons maintenant une période charnière: les mois d'avril et de mai sont généralement propices aux embauches", poursuit-il. Le deuxième trimestre devrait ainsi constituer un test pour l'économie américaine alors que les chiffres de l'emploi avaient bénéficié en début d'année d'une météo clémente ayant notamment soutenu le secteur de la construction. "Nous ne pouvons pas affirmer que l'amélioration récente pourra se pousuivre", avait expliqué fin mars Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale.

En mars, le secteur privé américain n'a créé que 121.000 postes, le plus faible total depuis août 2010. Les administrations publiques ont quant à elles supprimé 1.000 emplois. L'industrie a de nouveau connu un mois dynamique en matière d?emploi, 37.000 ayant été créés à la faveur notamment des performances de l'automobile. En revanche, le BTP a perdu 7.000 postes, tandis que le secteur de la distribution en a supprimé 34.000, accusant sa plus importante contraction depuis octobre 2009.

Bataille politique

"Ce sont des chiffres faibles et inquiétants qui montrent que le marché de l?emploi stagne", a immédiatement réagi Mitt Romney, qui devrait remporter les primaires républicaines et ainsi défier Barack Obama en novembre. "Des millions d'Américains payent le prix fort pour les politiques économiques du président Obama. Il est de plus en plus clair que l'économie d'Obama ne marche pas et qu'après trois ans en fonction le président est à cours d'excuses".

Les démocrates préfèrent insister sur le repli du taux de chômage et rappeler que la main d'?uvre dans le secteur privé progresse sans interruption depuis 25 mois. Mais alors que l'amélioration rapide des chiffres de l'emploi semblait devoir assurer une réélection facile pour le président sortant, ce coup d'arrêt ne manquera pas d'être souligné par ses adversaires. L'évolution de la situation dans les prochains mois sera ainsi cruciale pour le locataire de la Maison-Blanche.

Commentaires 6
à écrit le 06/04/2012 à 19:33
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Il ne faut pas s'inquiéter! L'industrie automobile en super forme va surement embaucher...

à écrit le 06/04/2012 à 19:21
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Enfin, un article qui reflète la réalité des chiffres de l'emploi américain qui va bien à l'encontre de la propagande médiatique. Ils font des progrès à la Tribune.

à écrit le 06/04/2012 à 16:45
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Le souci est que maintenant, tout le monde s'est rendu compte que la suppression du nombre d'actifs baissait artificiellement le taux de chômage. Rappelez-moi le nombre de bénéficiaires des bons d'aliments, qu'on se marre...

le 08/04/2012 à 4:09
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Yvan. Ton probleme c que tu veux parler sur tous les forums mais que tu melanges tout. Penses ce que tu veux si ca peut t aider a vivre. Mais au moins endoctrine pas le gens en prechant une partie de tes reves. Non les USA ne vont pas mal et oui ds d...

le 08/04/2012 à 4:12
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Au fait tu es au courant que l'economie Francais est tenu a bout de bras par le gouvernment? Donc qd tu parles de nombres d inactifs qui n'ont pas bcp d'aides aux USA et ceux qui sont en France, j'espere que tu te f... de nous? Parce que s'il y a bie...

le 10/04/2012 à 14:10
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Anthony is back? Ce n'est pas faux quand tu dis que les inactifs aux USA ne touchent pas grand chose voir rien surtout sur courte période seulement. Donc le taux de chômage réel américain n'est pas à 8.2% (puisque ce chiffre ne prend en compte que ce...

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