Zone euro, Syrie, Iran, Afghanistan : les dossiers du G8 de Camp David

Premier G8 pour François Hollande, Mario Monti et le nouveau Premier ministre japonais, rendez-vous clé pour le président-candidat Barack Obama, le G8 de Camp David qui se tient à la fin de la semaine s'annonce comme un test pour nombre de chefs d'État.
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Quels sont les principaux dossiers qui vont être abordés lors du G8 de Camp David, la résidence des présidents américains ? Ce qui sera le premier sommet international de François Hollande revêtira une importance capitale pour Barack Obama. Cette réunion qui se tient dimanche 19 et lundi 20 mai, va lui donner l'occasion d'insister à domicile sur ses priorités économiques et de politique étrangère, alors que la crise de la dette en Europe qui menace la reprise économique.

La zone euro au coeur des préoccupations

Bien évidemment, la crise de la zone euro va être le sujet numéro un des chefs d'Etat. Ils doivent discuter des moyens d'empêcher la crise de la dette de se propager à l'intérieur de l'Union européenne (UE) et à l'extérieur du Vieux continent, sur fond de blocage politique en Grèce et de craintes pour le système bancaire espagnol.

Le sommet sera également le premier pour trois dirigeants ou chefs de gouvernement : François Hollande évidemment, mais aussi Mario Monti, le chef du gouvernement italien, et Yoshihiko Noda, le Premier ministre japonais. Comme Mario Monti, François Hollande, qui aura pris ses fonctions trois jours avant de se rendre à Washington où il doit être reçu dans le Bureau ovale par Barack Obama vendredi, souhaite orienter la politique économique de la France et de l'Europe vers davantage de croissance, à rebours de la rigueur professée par la chancelière allemande Angela Merkel. La position française, qui fait bouger les lignes en Europe, paraît compatible avec celle de Barack Obama. Depuis son arrivée au pouvoir en 2009 en pleine tourmente économique et après avoir promulgué un plan de relance massif de près de 800 milliards de dollars, le président américain a poussé les Européens à oeuvrer à davantage de croissance, mais a dû prendre acte du refus d'alliés aussi proches que le Britannique David Cameron.

Une avancée sur le dossier syrien ?

Les dirigeants devraient appeler la Syrie à respecter le cessez-le-feu qui a été systématiquement violé depuis son entrée en vigueur le 12 avril, ainsi que le plan de paix en six points déposé par le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan. Mais la Russie demande à l'opposition de mettre fin aux violences alors que les Occidentaux estiment qu'il revient au président Bachar al-Assad de faire les premiers pas pour consolider le cessez-le-feu. Depuis le début des violences en Syrie en mars 2011, Moscou, soutenu par la Chine, a torpillé au Conseil de sécurité de l'ONU les projets de résolution condamnant la répression du régime Assad. Les pays du G8 pourraient discuter des prochaines étapes à suivre si le cessez-le-feu et le plan de paix s'effondrent. Les autres dirigeants devront donc essayer d'infléchir la position de la Russie et de la Chine, ce qui n'est pas gagné d'avance.

Une solution négociée à la crise du nucléaire iranien ? 

Les participants devraient se prononcer pour une solution négociée à la crise du programme nucléaire iranien avant la reprise des discussions entre les Six (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) et Téhéran le 23 mai à Bagdad. Ces discussions ont repris en avril à Istanbul, après plus d'un an de blocage. Israël n'exclut pas de frapper les sites nucléaires iraniens, soupçonnés par les pays occidentaux de dissimuler un programme militaire.

Risque d'un troisième essai nucléaire par la Corée du Nord

Eternelle préoccupation des pays du monde entier, notamment occidentaux, la Corée du Nord risque d'être aussi au menu des dirigeants du G8. Tous ces pays ont condamné le mois dernier le lancement d'une fusée, soupçonné d'être un tir de missile téléguidé, qui a échoué. Les pays du G8 devraient donc évoquer le risque d'un troisième essai nucléaire par Pyongyang, et affiner la réaction de la communauté internationale aux "provocations" du régime nord-coréen.

L'Afghanistan, le test pour François Hollande

Le G8, qui se réunit juste avant le sommet de l'Otan à Chicago dimanche et lundi, va évoquer l'avenir de l'Afghanistan après le départ des troupes étrangères à la fin de 2014. François Hollande, dont ce sera le premier sommet international, a prévu de retirer les troupes françaises dès la fin de cette année. Une position qu'il devra défendre face à l'allié américain, qui, également en campagne pour sa réélection, aura à coeur de faire respecter les engagements initiaux des partenaires des Etats-Unis.

Un allègement des sanctions internationales sur la Birmanie ?

Le G8 prévoit de soutenir les efforts de la Birmanie sur la voie des réformes démocratiques. Les pays membres envisagent d'alléger les sanctions internationales, tout en appelant le régime birman à libérer tous les prisonniers politiques, à mettre fin à la violence dans les régions peuplées de minorités ethniques et à rompre ses liens avec la Corée du Nord.

La sécurité alimentaire en Afrique en question

Alors que la Corne de l'Afrique a subi en 2011 une famine dévastatrice, le président américain Barack Obama a invité ses collègues du Bénin Boni Yayi, John Mills (Ghana) et Jakaya Kikwete (Tanzanie) ainsi que le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi à venir parler au G8 de la sécurité alimentaire en Afrique. Boni Yayi préside actuellement l'Union africaine. Outre l'aide publique, le G8 estime que le secteur privé doit puiser dans ses ressources pour assurer durablement la sécurité alimentaire de tous.

Un sommet au goût électoral pour Barack Obama

Outre François Hollande, qui assistera à son premier sommet international d'envergure depuis son accession à la présidence de la République française, tous les regards seront tournés vers Barack Obama. Le président américain, qui fait campagne pour sa réélection, devra profiter de l'occasion pour insister à domicile sur ses priorités économiques et de politique étrangère. Alors qu'il va briguer un second mandat le 6 novembre prochain, Barack Obama dit régulièrement être préoccupé par les "vents contraires" que l'Europe fait subir à l'activité des Etats-Unis, où le chômage décroît mais reste encore, à 8,1%, trois points plus élevé qu'avant la crise de 2008.

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