Fukushima : l'ancien Premier ministre japonais reconnaît des cafouillages

Chef du gouvernement au moment du séisme et du tsunami qui ont frappé le Japon en mars 2011 et entraîné une catastrophe nucléaire à la centrale de Fukushima, Naoto Kan était entendu ce lundi par une commission d'enquête parlementaire. Au cours de son audition, il a reconnu des erreurs tout en justifiant ses choix.
Naoto Kan, l'ex-Premier ministre japonais, lors des célébrations, un an après la catastrophe de Fukushima - AFP

L'ancien Premier ministre nippon fait un mea-culpa en demi-teinte. Naoto Kan  s'exprimait ce lundi devant la commission parlementaire indépendante chargée d'évaluer la gestion de la catastrophe nucléaire à la centrale nucléaire de Fukushima causée l'an dernier par un séisme et un tsunami sans précédent au Japon. "Puisque l'accident est intervenu dans une centrale résultant de la politique étatique, la responsabilité première en revient à l'Etat", a-t-il reconnu. L'ex chef du gouvernement nippon a également tenu à réitérer ses excuses "pour ne pas être parvenu à stopper la crise".

Un Premier ministre mal informé

Naoto Kan dit avoir "manqué d'information durant les premières heures" ayant suivi la découverte de fuites dans des réacteurs touchés par le séisme d'une magnitude de 9 survenu en mars 2011. Il explique ne pas avoir immédiatement compris le projet de Tepco - qui gère cette centrale - d'évacuer le site, considérant même cette idée comme "insensée". La décision d'évacuer, finalement prise par Tepco le 15 mars, aurait été le "détonateur" ayant conduit à la création d'une cellule de crise au sein du gouvernement. Une décision qui aurait pu être prise plus tôt, a avoué l'ancien Premier ministre.

Or, selon un document publié un an après la catastrophe, le gouvernement était au courant du risque de fusion nucléaire dans les heures qui ont suivi le tsunami en mars 2011, mais n'en a pas informé le public.

Quant aux évacuations de civils, en plusieurs temps, d'abord dans un rayon de 3 km autour de la zone sinistrée puis de 10 et 20 km, elles auraient été décidées sur l'avis d'experts, parmi lesquels le consensus n'était pas évident, selon Naoto Kan qui affirme même ne pas avoir toujours été au courant des intitiatives prises par les différents responsables au moment de la catastrophe. Ainsi, parmi les sujets de confusion : l'aide technique offerte par les Américains. Selon l'ancien Premier ministre, il aurait ignoré que l'Agence de sûreté nucléaire avait refusé cette aide, jusqu'à ce que l'ancien porte-parole du gouvernement Yukio Edano n'en fasse état la veille de sa propre audition par la commission parlementaire. Naoto Kan affirme avoir toujours été disposé à accepter les soutiens extérieurs dans la gestion de cette crise. 

Abandonner le nucléaire

L'ancien numéro un du gouvernement, qui a démissionné en août dernier, a conclu son allocution par un plaidoyer en faveur de l'abandon du nucléaire. "L'énergie nucléaire la plus sûre est celle dont on ne dépend pas. Autrement dit il faut se défaire de l'énergie nucléaire", a-t-il argué. Une position qui a trouvé des soutiens dans le pays et produits des succès en librairie. Le pays cherche en outre des solutions alternatives pour son énergie, comme par exemple les éoliennes en mer

Commentaires 4
à écrit le 04/06/2012 à 23:30
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Je permets sincèrement de me demander ne serait-ce qu'une femtoseconde si vous avez la moindre idée de ce que fusion nucléaire veut dire. Bande de profane.

à écrit le 29/05/2012 à 15:14
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"cafouillages" c'est le moins que l'on puisse dire, Quand on ment par exemple sur le taux d'émission de radioactivité systématiquement minimisée (chiffres "officiels divisés par 2). Il faut dire que si on fait confiance a TEPCO pour mesurer... et c'e...

à écrit le 28/05/2012 à 19:31
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Autres alternatives pour sortir du nucléaire au Japon: les économies d'énergie, la géothermie et le solaire, domaine dans lequel ce pays est au début d'un gigantesque développement: 10 GW en 2014 et 100 GW en 2030 http://www.pv-magazine.com/news/de...

à écrit le 28/05/2012 à 18:31
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L'article conclu sur une etonnante te salutaire prise de conscience : le nuke coutera toujours beauoup plus cher au Japon que toutes les EnR reunies. Attendrons-nous un accident pour prendre conscience a notre tour ?

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