L'éco-match du jour : Grèce - République Tchèque

Un match sur le papier fort déséquilibré au regard de la situation économique de la Grèce. Mais Athènes conserve quelques ressources qui lui permettront de regagner un peu de terrain en fin de partie.
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La croissance : Grèce 0 - République Tchèque 1
La République tchèque est désormais une économie avancée, et rares sont les économistes qui la considèrent encore comme émergente. La conséquence, c'est que son taux de croissance est plus modéré que celui de la Pologne, de la Roumanie ou de la Croatie. L'an passé, la croissance tchèque n'a ainsi été que de 1,67 %, légèrement moindre que la France. C'est cependant largement suffisant pour surpasser la Grèce dont l'économie ne cesse de se contracter dans la foulée de la crise de la dette (-6,86 % en 2011).


PIB par habitant : Grèce 0 - République Tchèque 2
La remarquable progression de l'économie tchèque a permis au niveau de vie du pays, qui était déjà au temps du bloc de l'est un des plus avancés, de rattraper rapidement son retard sur nombre de pays méditerranéens qui ont rejoints l'UE dans les années 1980. C'est le cas de la Grèce qui, avec un PIB par habitant de 26.293 dollars, a été dépassée par les Tchèques qui en 2011 affichait une richesse par habitant de 27. 062 dollars. Un dépassement d'autant plus aisé que la contraction en cours du PIB grec, dans un pays plus peuplé que la République tchèque, réduit ce ratio. Les Tchèques prennent donc de l'avance.
 

Inflation : Grèce 0 - République Tchèque 3
Les Tchèques sont des adeptes de la stabilité à l'allemande. La banque centrale fait tout pour maintenir sous contrôle l'inflation. Avec succès, puisque la hausse des prix à la consommation n'a pas dépassé 1,93 %, le rêve de la BCE, l'an passé. A l'inverse, les Grecs ont connu une hausse encore sensible des prix l'an passé : 3,1 %. Le maintien dans la zone euro ne peut entraîner de déflation rapide, malgré la crise. Et la hausse des prix de l'énergie n'arrange rien. Les tchèques confortent leur avance.


Croissance des exportations : Grèce 0 - République Tchèque 4
Pour une petite économie très ouverte comme celle de la République tchèque, le moteur des exportations est fondamental. La culture de stabilité qui maintient les salaires sous contrôle, la bonne santé de l'économie allemande et la reprise du commerce international ont permis aux exportations tchèques de progresser de 10,96 % en 2011, c'est le record pour les 16 pays qualifiés à l'euro. En Grèce, les ajustements n'ont pas  porté leurs fruits en 2011. Les exportations ont reculé de 0,16 %. Cela tourne à la déroute pour les Hellènes.


Chômage : Grèce 0 - République Tchèque 5
A la différence de plusieurs de ses voisins de l'ancien pacte de Varsovie, notamment les anciens frères slovaques, la République tchèque a réussi à réduire fortement le chômage. Le taux de chômage se situait en 2011 à 6,7 %. En Grèce, en revanche, le chômage a explosé dans la foulée de la crise pour se situer en 2011 à 17,3 %. Nouveau but tchèque.
 

Déficit des administrations publiques : Grèce 0 - République Tchèque 6
Les Tchèques ont mené une politique très prudente en termes de dépenses publiques. Ils ont aussi la « chance » de ne pas avoir de banques nationales à renflouer. Leur déficit en 2011 s'est situé à 2,61 % du PIB en 2011. Malgré leurs efforts et un déficit ramené à 9,2 % du PIB en 2011, les Grecs sont évidemment encore très loin de leurs adversaires du jour.
 

Dette publique : Grèce 0 - République Tchèque 7
La dette grecque est hors de contrôle. En 2011, elle s'élevait à 160,8 % du PIB. Malgré la restructuration engagée en mars, elle devrait rester à 120 %. Les prudents tchèques, eux, font figure de modèle, même s'ils ont refusé, pour des raisons politiques, de signer le pacte budgétaire européen. Leur dette en 2011 se situait à 41,46 % du PIB. Le match tourne à la leçon.
 

Taux de fécondité : Grèce 1 - République Tchèque 7
C'est la grande faiblesse des pays de l'est, mais aussi d'Europe méditerranéenne. Les deux pays font pratiquement jeu égal, mais les Grecques ont 1,54 enfant en moyenne contre 1,5 pour les Tchèques. De quoi sauver l'honneur.
 

Espérance de vie : Grèce 2 - République Tchèque 7
En Grèce, les effets pervers de la rigueur n'ont pas encore été pris en compte par les statistiques des Nations Unies. Les Grecs vivent en moyenne 80 ans et demi. Les tchèques ont sur ce plan un peu de retard et vivent en moyenne 78 années. La Grèce sauve une nouvelle fois l'honneur.
 

Evolution de la monnaie face au dollar sur un an : Grèce 3 - République Tchèque 7
La Grèce est en grande partie responsable de la baisse de 14,4 % de l'euro face au dollar. Mais l'avantage de l'euro, c'est la présence de l'Allemagne. Une présence dont ne jouit pas la couronne tchèque qui a perdu 17,63 % face au dollar, malgré la bonne santé financière du pays. La Grèce marque ce point.
 

Classement UEFA des clubs : Grèce 4 - République Tchèque 7
Si l'équipe nationale tchèque brille souvent sur les terrains, les clubs tchèques n'en font guère autant au niveau européen. Avec un budget moyen équivalent aux clubs grecs (13 millions d'euros), ils ne font souvent que de la figuration en phase de groupe, à l'image du Viktoria Pilsen cette année, et aucun club tchèque depuis le divorce avec la Slovaquie n'a passé cette phase. La République tchèque n'est donc que 19ème au classement UEFA des clubs. Avec ces trois grands clubs, Olimpiakos, AEK et Panathinaïkos, la Grèce est un pays plus performant sur ce point et est 10ème au classement UEFA.
 

RESUTATS :
Nette victoire tchèque dans ce match, en grande partie en raison des très bons indicateurs économiques du pays. Mais les Grecs ont sauvé l'honneur sur les indicateurs démographiques et sportifs.

(Sources : Banque mondiale, Bloomberg, UEFA, Nations Unies)

Commentaires 2
à écrit le 12/06/2012 à 16:51
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ou vous Etes nul les Grèce ha !

à écrit le 12/06/2012 à 15:12
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quand on voit le résultat de votre éco match Grèce Pologne, le résultat de celui ci est étonnant !

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