Pour la Thaïlande, après les inondations... vient la croissance

A la surprise générale, le PIB thaïlandais a bondi de 4,2% sur un an au deuxième trimestre 2012, soit une hausse bien supérieure aux attentes des économistes. Un exploit pour un pays qui ne s'est pas encore relevé des dégâts des inondations de l'an passé.
Investissement, consommation et tourisme : les secrets de la croissance thaïlandaise. Copyright Reuters

Vent de prospérité sur l'Asie du Sud-Est. Après l'Indonésie et son insolent pic de croissance à 6,4%, c'est au tour de la Thaïlande d'afficher des résultats économiques à faire pâlir d'envie les pays occidentaux. Selon les chiffres publiés lundi par le Bureau de l'économie nationale et du développement social (NESDB), le PIB thaïlandais s'est accru de 4,2% sur un an au deuxième trimestre 2012. Aucun économiste ne s'attendait à une telle hausse. A l'origine, le consensus calculé par l'agence Bloomberg prévoyait un rebond de 3,1% alors que la banque d'affaires Natixis tablait plutôt sur une reprise de 3,8%. Comparé au premier trimestre, où la croissance n'était que de 0,4%, c'est une hausse de 3,3% en trois mois que signe le tigre asiatique.

Investissements post-inondations

L'exploit économique est d'autant plus impressionnant que la Thaïlande a subi des inondations ravageuses durant l'automne 2011 avec des dommages chiffrés à 340 milliards de baths (8,5 milliards d'euros). Du coup, la croissance thaïlandaise n'a été que de 0,1% pour l'année 2011 alors même que les analystes s'attendaient à une hausse de 4,1% avant la catastrophe naturelle.

La reprise de l'activité a néanmoins été rapide grâce à des mesures gouvernementales d'envergure. Bangkok a ainsi annoncé le déblocage d'un fonds de 2000 milliards de baths (51,4 milliards d'euros) dans les infrastructures touchées par les inondations. De même, pour stimuler l'investissement privé, la banque centrale thaïlandaise a abaissé deux fois en l'espace de trois mois son taux directeur, de 3,50% à 3%. A moyen terme, les experts de Natixis prévoient une nouvelle réduction du taux d'intérêt pour confirmer les bons chiffres du deuxième trimestre.

Inciter locaux et étrangers à dépenser

Le gouvernement peut également compter sur la confiance des ménages pour redresser l'économie thaïlandaise. Depuis la fin des inondations, l'indice de consommation n'a cessé d'augmenter, passant de 135 en décembre 2011 à 149,7 en mai 2012, selon les chiffres de la banque centrale thaïlandaise. Histoire de donner un coup de pouce au pouvoir d'achat, Bangkok a même mis en place des mesures de relance visant les biens durables. Le secteur automobile notamment, a connu une forte hausse de la demande intérieure. L'indice de consommation le prouve : pour le deuxième semestre 2011, il s'établissait à -12,5% et a quasiment quadruplé pour le premier semestre 2012.

Côté tourisme, les comptes sont aussi bons. Pour le mois de juin, la Thaïlande a enregistré 1,6 millions de visiteurs étrangers, soit une hausse de 10,1% par rapport à la même période l'an dernier. Même du coté de l'Europe, où la crise fait pourtant rage, les touristes sont au rendez-vous. Le pays a accueilli en juin 2012 6,8% d'Européens de plus qu'en juin 2011.

Les clés du succès

De telles perspectives augurent un bilan 2012 optimiste. Selon les prévisions du NESDB, la croissance thaïlandaise devrait atteindre entre 5,5 et 6% pour l'ensemble de cette année. Pour autant, Prasarn Trairatvorakul, le gouverneur de la banque centrale thaïlandaise, rejette l'idée selon laquelle le PIB définit le succès économique d'un pays. Selon lui, la compétitivité et la richesse par habitant sont des données au moins aussi importantes que la croissance.

"Le facteur final qui indique la bonne santé de l'économie de la Thaïlande, c'est le bien être de sa population", a t-il conclu, selon l'hebdomadaire The Phuket News.

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