La Chine enregistre des succès en matière de politique de santé

Quelque 95 % des Chinois bénéficient aujourd'hui d'une couverture universelle santé grâce aux efforts consentis par les autorités depuis 2009. Mais ce succès reste fragile car le pays compte plusieurs millions de malades chroniques, qui absorbent la majeure partie des dépenses de santé
Un patient chinois atteint de diabète se fait photographier la langue avant d'être reçu par le médecin spécialiste Tong Xiao Lin dans l'hôpital de Guanganmen de Pékin. En moins de 30 ans, la population chinoise est passée de problèmes de sous-alimentation à ceux de mauvaise alimentation qui se traduisent notamment en diabète. Copyright Reuters

« En un peu plus de trois ans, la Chine a réussi à étendre l'accès aux soins de santé de base à plus de 95 % de sa population de 1,35 milliard d'habitants », indique l'Organisation internationale du Travail (OIT) dans un communiqué lundi.

Le résultat est d'autant plus remarquable que la réforme décidée en 2009 visant à fournir une couverture universelle des soins de santé à l'ensemble des Chinois avait fixé l'année 2020 pour atteindre un tel objectif.

Il y a à peine dix ans, seuls les travailleurs en zone urbaine en bénéficiaient dans le cadre contractuel avec leur employeur, rappelle l'OIT, un système qui excluaient tous ceux qui ne travaillaient pas ainsi que la population rurale.

Une réforme d'un montant de 107 milliards d'euros

Cette réussite est d'abord liée à l'effort financier consenti dans le cadre du 12e plan quinquennal par les autorités pour une réforme dont le coût total s'élève à 850 milliards de yuan (107 milliards d'euros) sur trois ans.

Ainsi, le budget de la santé a été augmenté annuellement de 30 %, entre 2008 et 2011, pour former du personnel et améliorer les services de santé locaux : cliniques, hôpitaux, dispensaires locaux.

Par ailleurs, la réforme a mis en place une politique plus rationnelle pour réduire les coûts : d'une part, les médicaments de base sont vendus au même prix à travers tout le pays, pour éviter les surfacturations aux patients. En effet, en raison de la nécessité pour les hôpitaux de ne pas perdre de l'argent, et au regard des faibles salaires des médecins, cette tentation existe. D'autre part, « il a été demandé aux firmes pharmaceutiques de commencer à répondre à des appels d'offre, ce qui a permis de réduire de 30% le prix des médicaments de base », souligne l'OIT.

Investissements dans la R&D des biotechnologies

Les autorités chinoises ont pour ce faire choisi de faire porter leurs efforts en matière d'investissements dans le secteur des biotechnologies, avec 12 milliards de yuan (1,5 milliard d'euros) dans la R&D entre 2011 et 2015, pour fournir de nouveaux médicaments plus efficaces.

La réforme profite donc en premier lieu aux personnes qui étaient sans ressources, dans l'incapacité de travailler et sans personne pour les prendre en charge : personnes âgées et handicapés.

Pour autant, il reste encore des points noirs, notamment en milieu rural. Dans les campagnes chinoises, l'on ne compte « que 1,32 soignant pour 1.000 habitants contre des taux de 8 et 20 pour 1.000 au Brésil et en Suisse respectivement», indique l'OIT.

Population vieillissante

Enfin, l'un des défis majeurs que l'ex-Empire du milieu devra affronter dans les prochaines années est celui de la démographie. En raison de la politique de l'enfant unique, la population chinoise âgée de 65 ans et plus va passer de 8% à 14% en 2025, soit quelque 200 millions de personnes, ce qui va nécessiter des soins de santé encore plus importants.

Déjà en juillet, les autorités de Pékin se sont alarmées de la proportion des décès liés à des maladies chroniques, 85% (contre 65% la moyenne mondiale), ce qui va les pousser à mettre l'accent sur l'éducation et la prévention. En cause, le tabac et le changement de nourriture qui se traduisent par un hausse des cancers, des diabètes, de l'obésité, des cas d'hypertension. Quelques 260 millions de patients chinois seraient concernés. Surtout, le coût pour leurs traitements actuels est lourd puisqu'il absorbe quelque 80 % des dépenses publiques de santé.
 

Commentaire 1
à écrit le 04/09/2012 à 0:20
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Mais que vient faire l'Organisation internationale du Travail (OIT) dans les questions de santé ? De quoi se mêlent-ils ? N'ont-ils pas assez d'occupation par ailleurs, eux qui contribuent par leurs idées néfastes à créer des chômeurs par dizaines de...

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