Pékin vs. Washington : la bataille diplomatique continue en Asie-Pacifique

Hillary Clinton doit rencontrer aujourd'hui le président chinois Hu Jintao. Mardi, les formules de politesse se sont multipliées entre la secrétaire d'États américaine et le ministre des Affaires étrangères chinois... pour mieux masquer une véritable bataille entre Pékin et Washington pour l'influence en Asie du Sud-est, futur moteur de l'économie de la région.
Hillary Clinton, la secrétaire d'État américaine, tente d'imposer les Étas-Unis comme une force influente en Asie-Pacifique - Copyright Reuters

Hillary Clinton doit rencontrer ce mercredi le président chinois Hu Jintao sur fond de bataille diplomatique entre Washington et Pékin. Officiellement, l'objet de la visite est de « maintenir une relation forte entre les deux pays ». Mais le véritable enjeu est l'influence en Asie du Sud-est, zone, région en plein boom économique où se trouvent des gisements de pétrole et de gaz, et qui pourrait bien être l'un des moteurs de la croissance asiatique lors des quinze prochaines années. Arrivée dés hier à Pékin, la secrétaire d'État américaine y a rencontré le ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi, quelques heures après avoir mis en garde la Chine sur les questions de conflits territoriaux en mer de Chine méridionale. Conflits territoriaux responsables de la désunion au sein de l'Association des nations d'Asie du Sud-est (ASEAN).

Échanges de politesses avant la rencontre avec Hu Jintao

Les représentants des deux premières puissances mondiales ont multiplié les politesses l'un envers l'autre. Et, en guise de signe d'ouverture, Yang Jiechi a déclaré que la Chine était disposée « à travailler avec les États-Unis (...) pour un meilleur partenariat sino-américain fondé sur le respect et la recherche d'avantages mutuels". Alors que la secrétaire d'État américaine en a profité pour souligner les mérites de la stratégie de « pivot » de l'administration Obama visant à réorienter la politique extérieure américaine vers l'Asie-Pacifique.

Les Etats-Unis sur les plates bandes de la Chine, Pékin s'agace

Mais ces formules de politesse ne doivent pas faire oublier ce qui se joue dans la région et les tensions réelles qui existent entre les deux pays. Car en soutenant l'unité de l'ASEAN face aux velléités chinoises en mer de Chine méridionale lundi, Hillary Clinton a provoqué les foudres de Pékin. Par la voix de son porte-parole, le ministère des Affaires étrangères chinois a fait savoir aux Etats-Unis qu'il serait de bon ton de "tenir leurs promesses et d'en faire plus pour contribuer à la paix régionale et à la stabilité, et non le contraire". Sous-entendu, en soutenant l'ASEAN face à la Chine, les Etats-Unis attiseraient les flammes du conflit.

Les médias d'État très critiques à l'égard des États-Unis

Bien moins diplomate, la presse chinoise, et notamment celle contrôlée par l'État, s'en est donnée à c?ur joie pour critiquer Hillary Clinton mardi. Le Global Times, organe officiel du Parti communiste a par exemple accusé la secrétaire d'État américaine de "profondément contribuer au sentiment grandissant de suspicion mutuelle", ajoutant qu'un "grand nombre de Chinois n'aiment pas Hillary Clinton". Et histoire de rajouter un peu de pression, le Quotidien du peuple, organe historique du PC chinois, n'a pas hésité à qualifier le conflit territorial qui oppose la Chine à ses voisins de l'ASEAN d'enjeu "d'intérêt national primordial."

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