Israël doit choisir entre rigueur et élections anticipées

Le budget très restrictif de Benjamin Netanyahu provoquera sans doute l'explosion de la coalition au pouvoir. De nouvelles élections devraient être programmées pour le 12 février 2013.
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Cure d'austérité ou élections anticipées : tel est le dilemme que Benjamin Netanyahu doit trancher d'ici la mi-octobre. Au vu de la subite fébrilité qui s'est emparée de toute la classe politique, il ne fait pratiquement aucun doute que le Premier ministre va choisir les urnes le 12 février prochain, huit mois avant la fin de la législature. Tous les partis de la majorité sortante composée de formations de droite, ultra-nationalistes et religieuses n'ont en effet aucune envie d'être tenues pour responsables de coupes dans les dépenses sociales forcément impopulaires avant un scrutin. « Si je constate dans les prochains jours qu'il n'est pas possible de faire voter un budget sérieux et responsable, j'en tirerai les conséquences », a prévenu Benjamin Netanyahu. Mais, selon les médias, il n'y a aucun suspens, l'option électorale est pratiquement certaine.

Convictions ultra-libérales du premier ministre


Ultra-libéral de conviction, Benjamin Netanyahu se vante d'avoir réussi à épargner à l'économie israélienne les affres des crises des subprimes en 2008 puis celle de l'euro. Son objectif : maintenir le cap pour éviter à tout prix un sort semblable à celui de la Grèce, de l'Espagne ou du Portugal. Pour le moment sa stratégie a marché. Standard & Poor's vient ainsi de maintenir son A+ assorti de perspectives stables pour la dette souveraine de l'Etat Hébreu. Selon Stanley Fischer, le gouverneur de la Banque d'Israël, la croissance quoique en légère décélération devrait atteindre 3,3% l'an prochain, une performance dont tous les pays européens se contenteraient volontiers.

Le déficit se creuse


Mais sur le front budgétaire des tensions sont apparues. Le déficit a franchi la barre des 4% du PIB au premier semestre, deux fois plus que prévu. Or Benjamin Netanyahu veut à tout prix que son pays continue à faire figure de bon élève de l'OCDE dont son pays est membre, en ramenant les déficit à 3% l'an prochain. Pour y parvenir, des coupes de 3 milliards d'Euros sont nécessaires surtout dans le sacro-saint budget de la Défense, qui absorbe à lui seul 7% du PIB, mais aussi dans les dépenses sociales et les projets d'infrastructure. En juillet déjà un premier train de mesures a été pris avec une hausse d'un point de la TVA à 17% et une augmentation d'impôts pour les classes moyennes. Cette potion n'était toutefois qu'un hors d'oeuvre.

Qui se serrera la ceinture ?


Toute la question est de savoir qui va en fin de compte se serrer la ceinture. Ehud Barak le ministre de la Défense ainsi que le puissent lobby de l'armée refusent de réduire les dépenses militaires en invoquant une « montée générale des périls » avec l'arrivée au pouvoir des Frères Musulmans en Egypte, les troubles sanglants en Syrie et surtout la poursuite du programme nucléaire iranien. Les coupes risquent dans ces conditions de toucher les classes les plus défavorisée dans un pays où les inégalités sociales sont pratiquement les plus élevées parmi les membres de l'OCDE. Des élections anticipées permettraient de repousser l'échéance....

Commentaire 1
à écrit le 06/10/2012 à 10:24
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Contrairement à la France, ils pourront toujours s'appuyer sur le mur des lamentations.

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