FMI : quels effets si les investissements chinois ralentissaient ?

Le Fonds monétaire international a analysé les conséquences que pourrait avoir un ralentissement des investissements chinois pour ses partenaires commerciaux.
Vue sur un chantier de construction de logements sociaux au cente de Pékin. dans lCopyright Reuters

Dans son rapport sur "Les perspectives de l'économie mondiale", publié lundi soir à Tokyo, le Fonds monétaire international (FMI) a révisé à la baisse ses projections de la croissance économique chinoise qui ne devrait progresser plus que de 7,8% (-0,2 point par rapport à juillet) cette année.

Dans un passage du rapport, deux experts, Ashvin Ahuja and Malhar Nabar, se focalisent sur les investissements de la Chine, qui ont été non seulement un des éléments de sa croissance - ils ont contribué pour moitié au PIB durant la dernière décennie -, mais ont aussi soutenu celle d'autres pays.

La Chine achète moins de machines-outils

Mais ce soutien, qui s'est opéré notamment à travers le commerce international, ne s'est pas fait de manière unilatérale. Ainsi, entre 2001 et 2011, la Chine a réduit ses achats de machines-outils, mais a, en revanche, augmenté ceux de minerais, tandis que les importations de métaux et de produits chimiques restaient stables.

Pour le FMI, la croissance de certains pays est très exposée à la Chine par ce biais commercial, et toute modification de la politique d'investissements de Pékin pourrait avoir des conséquences négatives pour eux, en particulier ceux de la région asiatique. Les plus fragilisés, notamment à travers la chaîne logistique, seraient dans ce cas la Corée, la Malaisie et Taïwan.

Taïwan fortement exposé

Ainsi, pour toute baisse de 1 point de croissance des investissements chinois, la croissance économique de Taïwan recule de 0,9 point.

De même, les pays exportateurs de minerais dont l'économie est peu diversifiée sont également les premiers concernés. Par exemple, pour toute baisse de 1 point du ryhtme des investissemens chinois, un producteur de cuivre comme le Chili verrait sa croissance ralentir de 0,4 point. 

A cela, il faut également ajouter qu'en prenant en compte cette hypothèse de baisse de 1 point des investissements chinois les effets sur les prix des matières premières se traduiraient par des baisses significatives sur un an de 0,8 point pour le minerai de fer, de 1 point pour l'aluminium, de 1,6 point pour le cuivre, de 1,8 point pour le plomb et le nickel, et de 2,2 points pour le zinc.

Effet marginal pour les pays exportateurs de biens de consommation

En revanche, les retombées d'un ralentissement des investissements sur le commerce mondial des biens de consommation n'aurait qu'une effet marginal pour les pays exportateurs de ce type de biens, en raison de la place encore modeste occupée par ces importations en Chine. Elles ne représentent en effet que 2% du marché international des biens de consommation courante.

Aussi, soulignent Ashvin Ahuja and Malhar Nabar, même si comme il est prévu dans le plan quinquennal, la Chine rééquilibre sa croissance économique des exportations vers la consommation intérieure, les pays exportateurs de biens ne devraient pas pour autant en profiter, sinon de manière marginale. Toutefois, les pays exportateurs de composants et autres biens intermédiaires pourraient en tirer bénéfice en vendant leurs produits semi-finis aux usines d'assemblage de la république populaire.

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