Le Japon veut contrer Pékin en Asie du Sud-Est pour tirer les fruits de sa forte croissance

Le Premier ministre du Japon, Shinzo Abe, est en visite en Asie du sud-est pour son premier voyage diplomatique. Un signal fort à destination de la Chine, alors que les deux puissance se livrent à une lutte d'influence pour le contrôle de la région. En jeu, profiter de l'énorme potentiel de croissance qu'offre l'Asie du sud-est, aujourd'hui en plein boom économique.
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L'Asie du sud-est et son vivier de croissance pour les entreprises attise les convoitises. Au c?ur de la lutte d'influence entre Pékin, Tokyo et Washington, la région est l'objet d'une visite du Premier ministre japonais Shinzo Abe depuis mercredi. Il s'agit du premier déplacement du chef d'Etat fraîchement élu. Au programme, le Vitenam, la Thaïlande et l'Indonésie. L'objectif affiché est de nouer des relations avec « les pays qui ont la démocratie et le règne de la loi en partage », selon ses mots.

Un signal fort à destination de Pékin

C'est surtout un signal fort à destination de la Chine qui tente de faire de la région sa chasse gardée afin de s'y imposer comme la seule puissance. Cette nouvelle posture empruntée par Shinzo Abe contraste avec celle qu'il avait adoptée lors de son court passage à la primature en 2006-2007. Il avait alors réservé à la Chine sa première visite diplomatique afin de mettre fin aux relations tumultueuses entretenues par Tokyo et Pékin avant son arrivée au pouvoir.

Mais depuis, les données ont changé. Les relations entre le pays du Soleil-Levant et l'Empire du milieu se sont à nouveau dégradées. Notamment depuis septembre dernier avec le retour sur le devant de la scène d'un vieux conflit territorial portant sur les îles Sensaku. Ces îles offrent, par le jeu des eaux territoriales et de la zone économique exclusive, la main mise sur une voie maritime stratégique vers les pays de l'Asean (Association des nations d'Asie du sud-est) qui connaît un essor nouveau, et un contrôle sur les ressources supposées de ses fonds marins. A savoir, le pétrole et les ressources halieutiques.

Un enjeu économique essentiel pour Tokyo et Pékin...

Car toute la bataille d'influence que se livrent Tokyo et Pékin dans la région repose sur des enjeux économiques. Et en expliquant qu'il veut « faire de ce voyage le point de départ d'une diplomatie stratégique », le Premier ministre ne s'y trompe pas. Car l'Asie du sud-est est en plein boom économique.

D'après une étude publiée par IHS Global Insight en juillet dernier, la région se place d'ores et déjà devant l'Inde en terme de produit intérieur brut (PIB). Mais ce qui en fait un partenaire économique encore plus attirant, c'est son potentiel de croissance, et la manne que cela pourrait créer pour les entreprises japonaises.

D'après l'institut, le PIB de la région devrait être multiplié par plus de quatre entre 2012 et 2030, tiré par l'Indonésie, et son marché intérieur très dynamique, qui devraient dépasser la Corée du Sud d'ici là. Les ventes au détail dans la région devraient, quant à elles, progresser à un rythme effréné de 10% par an ces prochaines années.

... sur fond de bataille diplomatique

Pékin, qui tente de rééquilibrer sa croissance et veut faire de l'Asie du sud-est son nouvel atelier de production à bas coût, ne s'en laissera pas compter. Le Quotien du peuple, organe de presse historique du Parti communiste chinois, avait d'ailleurs qualifié ces conflits territoriaux « d'intérêt national primordial ».

Mais dans cette lutte pour le pouvoir, le Japon part avec un petit avantage. Car quatre des pays membres de l'Asean, le Vietnam, les Philippines la Malaisie et Brunei, sont aussi en conflit avec Pékin dans la mer de Chine méridionale. Même si l'Empire Céleste profite pour le moment de la désunion qui règne parmi les pays d'Asie du sud-est.

Commentaires 3
à écrit le 03/02/2013 à 12:03
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Abe mis en place par le gouvernement de l'ombre mondiale pour déclencher une guerre pour asphyxier la Chine économiquement et éviter l'effondrement du dollar.

à écrit le 16/01/2013 à 11:37
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Je me demande comment ces tensions japon-chine et usa-chine vont finir? Aucun des pays ne se fera la guerre car leur éconimie sont trop dépendantes mais aucun ne veut céder non plus.

à écrit le 16/01/2013 à 11:01
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Une relecture du titre de l'article serait la bienvenue ....

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