La situation est toujours très tendue, mais selon Jean-Yves Le Drian, il n'y a plus d'otages français sur le complexe gazier d'In Amenas en Algérie. Situé à 1.300 km au sud-est d'Alger, non loin de la frontière libyenne, celui-ci a été attaqué par un commando jihadiste il y a trois jours. Ses membres ont notamment affirmé agir en représailles à l'intervention française au Mali. Dans une interview sur France 3 Bretagne, le ministre de la Défense a précisé qu'"il y a aujourd'hui, à notre connaissance, un Français qui a été tué, malheureusement, et des Français qui ont été libérés".
Sur le terrain, c'est toujours "le statut quo", a déclaré à l'AFP une source de la sécurité algérienne. Alors que le site gazier est toujours cerné par les forces spéciales, celle-ci précise que les ravisseurs détiendraient toujours une dizaine d'otages algériens et étrangers. En outre, des sources au sein des "Signataires par le sang" (groupe jihadiste dirigé par l'Algérien Mokhtar Belmokhtar auquel appartient le commando), ont affirmé vendredi à l'agence mauritanienne ANI que les ravisseurs "détenaient encore sept otages étrangers - trois Belges, deux Américains, un Japonais et un Britannique - dans l'usine" du site.
Condamnation de l'ONU
A l'étranger, les Etats-Unis et le Japon ont lancé un avertissement à l'Algérie pour qu'elle préserve la vie des otages retenus par le groupe, Washington relayant à mots couverts les critiques du Royaume-Uni ou de la Norvège à l'adresse d'Alger. De son côté, le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné "dans les termes les plus vifs l'attaque terroriste".
Selon la chaîne de télévision américaine NBC News, deux Américains se sont échappés et le sort de deux autres demeurait inconnu. Trois otages roumains ont été libérés, d'après Bucarest. Deux ressortissants norvégiens, jusqu'alors portés manquants sur le site d'In Amenas, sont sains et saufs, ce qui ramène à six le nombre de Norvégiens dont on est sans nouvelles, a annoncé le groupe pétrolier Statoil qui gère le site avec l'Algérien Sonatrach et le Britannique BP.
12 otages et 18 ravisseurs auraient été tués
Selon un bilan provisoire de l'assaut fourni vendredi par une source de la sécurité citée par l'agence algérienne APS, 12 otages et 18 ravisseurs ont été tués, et une centaine d'otages étrangers sur 132 libérés, ainsi que 573 employés algériens. Cependant, elle ne précise pas le nombre et la nationalité des étrangers ayant péri. Jeudi, un porte-parole du groupe armé avait quant à lui affirmé jeudi que 34 étrangers avaient été tués dans l'assaut lancé par les forces spéciales contre la base de vie du complexe, tandis qu'un autre groupe restait retranché dans l'usine avec ses otages.
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