Tunisie : grève générale et mobilisation pour les funérailles de l'opposant Chokri Belaïd

Des milliers de personnes sont descendues dans les rue du quartier où résidait Chokri Belaïd, le principal chef de l'opposition tunisienne, là où il a été assassiné mercredi matin en sortant de son domicile. Un appel à la grève générale a été lancé dans tout le pays, l'espace aérien est fermé et la situation politique tendue.
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Sur leurs visages, la douleur et l'indignation. Dans leurs mains, souvent le même portrait en noir et blanc de Chokri Belaïd, faisant le V de la victoire avec les doigts de sa main droite. Vendredi matin, les Tunisiens sont des milliers à s'être rassemblés dans le quartier Djebel Jelloud de Tunis, pour assister aux funérailles prévues dans l'après-midi de celui qui était le principal chef d'opposition politique du pays.

Son assassinat mercredi matin a ravivé les tensions et provoque une nouvelle instabilité politique en Tunisie. Les observateurs craignent un nouveau cycle de violences dans un pays déjà miné par une crise politique, sociale et économique et qui peine à se relever de la révolution qui a fait chuter Zine El Abidine Ben Ali il y a deux ans.

Un policier dans le coma

Cette nuit, un policier tunisien a été tabassé par des manifestants dans la ville de Gafsa, et se trouve actuellement dans le coma. Des heurts entre quelques centaines de manifestants et policiers ont également éclaté à Tunis, Siliana (nord-est) et Sfax (est). Mercredi, des affrontements avait provoqué la mort d'un policier à Tunis.

Vendredi matin, une foule compacte a accompagné le cercueil de l'opposant politique Chokri Belaïd, du domicile familial à la Maison de la culture du quartier Djebel Jelloud. "Pain, liberté, dignité nationale", "Ghannouchi assassin" scandait les manifestants en fin de matinée.

La journaliste française, correspondante de La Tribune en Tunisie, Stéphanie Wenger décrit sur son fil Twitter l'ambiance sur place :


La journaliste confirme la forte mobilisation:

Espace aérien fermé

L'ensemble des vols au départ et vers la Tunisie ont été annulés en raison de la grève générale décrétée dans le pays. Les vols intérieurs sont également concernés. C'est la première fois que l'espace aérien tunisien est ainsi paralysé depuis le 14 janvier 2011, jour de la chute du régime de Ben Ali.

Imbroglio politique

Du côté du pouvoir politique, c'est le l'imbroglio. Alors que le Premier ministre tunisien souhaite la tenue d'élection dès que possible et la formation d'un nouveau gouvernement, des islamistes d'Ennahda (la parti au pouvoir) ont rejeté jeudi cette proposition. Le Premier ministre, Hamadi Jebali, est pourtant numéro 2 de ce même parti. Jeudi, il ne s'est pas exprimé de la journée. "Tout changement au pouvoir doit se passer dans le cadre de la légalité représentée par l'Assemblée nationale constituante" (ANC), a rappelé le porte-parole de la présidence, Adnene Manser. En effet, Tout nouveau gouvernement doit être approuvé par l'ANC, dont Ennahda contrôle 89 des 217 sièges.
 

 

 

 

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