Crise en Tunisie : le Premier ministre tunisien démissionne

Par latribune.fr  |   |  305  mots
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Hamadi Jebali n'est pas parvenu à former un nouveau gouvernement qui devait mettre un terme à la crise politique qui a suivi l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd le 6 février dernier. Les islamistes ont refusé de céder les ministères régaliens à des "technocrates".

Hamadi Jebali a présenté sa démission. Le Premier ministre tunisien acte ainsi l'échec des négociations pour la formation d'un nouveau gouvernement deux semaines après l'assassinat de Chokri Belaïd qui avait provoqué les plus importants troubles en Tunisie depuis la chute de Ben Ali en 2011. Il souhaitait former un gouvernement technocratique afin de sortir le pays de la crise politique. 

Une démission "promise"

"J'ai promis et assuré qu'en cas d'échec de mon initiative je démissionnerais de la présidence du gouvernement et c'est ce que je viens de faire", a-t-il dit, dans une déclaration retransmise en direct à la télévision à l'issue d'une entrevue avec le chef de l'Etat Moncef Marzouki. "L'échec de mon initiative ne signifie pas l'échec de la Tunisie ou l'échec de la révolution", a-t-il ajouté.

L'initiative d'Hamadi Jebali a rencontré l'hostilité de sa propre formation politique, le parti Ennahda. "Ennahda ne cédera jamais le pouvoir tant qu'il bénéficie de la confiance du peuple et de la légitimité des urnes", a déclaré Rached Ghannouchi, chef du parti religieux le 16 février à Tunis. Les islamistes d'Ennahda ont toutefois accepté de participer aux négociations avec quatorze autres partis mais a refusé de céder les ministères régaliens à des indépendants.

Les laïcs n'ont pas soutenu Jebali

Par ailleurs, le Congrès pour la République (CPR), parti laïc du président Moncef Marzouki, est apparu profondément divisé. Trois ministres qui ont participé au gouvernement de coalition sortant, ont refusé de réitérer l'expérience d'un nouveau cabinet dirigé par Hamadi Jebali. Le CPR avait claqué la porte de la coalition gouvernementale au moment des émeutes qui ont enflammé les rues de Tunis entre le 6 et le 10 février dernier.