L'Afrique, de plus en plus riche, mais toujours pauvre

L'Afrique subsaharienne devrait connaître une croissance de son PIB de 5,6% cette année, selon la projection du FMI. Les investissements, notamment dans le secteur des matières premières et les infrasructures, soutiennent l'activité, ainsi que la hausse de la consommation. Paradoxalement, cette enrichissement ne réduit que lentement le nombres de pauvres extrêmes, puisqu'ils sont encore 400 millions à vivre avec moins de 1,25 dollar par jour. En cause des activités, notamment minières, qui ne profitent pas directement aux populations locales.
La mine de cuivre et de cobalt de Tenke Fungurume située à 110 kilomètres de Lubumbashi dans le sud du Congo est exploitée par la société américaine FreeportMcMoRan, la canadienne Lundin Mining et la compagnie publique congolaise Gécamines. Copyright Reuters

La plupart des pays africains ont beau afficher des taux de croissance à faire pâlir d'envie bien des économies développées, leur dynamisme n'a pas permis ces dernières années de faire reculer la pauvreté de façon significative, selon des économistes. L'Afrique subsaharienne devrait connaître une croissance de 5,6% en 2013, selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI). Dix-huit pays de la zone afficheront une croissance d'au moins 6%, deux seulement étant en récession (Guinée équatoriale et Swaziland), tandis que l'Afrique du Sud, première économie du continent, peine à décoller avec seulement 2,8% de prévu.

Les investissements directs étrangers ont augmenté de 5,5% en 2012

"La performance généralement forte s'appuie en grande partie sur la poursuite des investissements dans les infrastructures et la capacité de production, une consommation toujours robuste et l'activation de nouvelles capacités dans les secteurs extractifs", résume le FMI, qui prévoit une croissance de 6,1% en Afrique sub-saharienne l'an prochain grâce notamment au réveil de l'Afrique du Sud. Les investissements directs étrangers, notamment, ont encore augmenté de 5,5% en Afrique subsaharienne en 2012 - portés surtout par les cours élevés des matières premières -, alors qu'il reculaient de 6,6% dans l'ensemble des pays en développement, relève la Banque mondiale, qui confirme que les perspectives économiques restent "fortes" dans la région.

Les investissements --privés et publics, locaux et étrangers-- y restent encore bien modestes comparés au produit intérieur brut, "à des niveaux observés en Chine au début des années 1960 ou en Inde au début des années 1980, avant leur essor économique, ce qui suggère de nouvelles possibilités d'expansion en améliorant la productivité des investissements dans la région". Et si le secteur minier domine, les investissements progressent dans les services, notamment dans les pays dont la classe moyenne est en pleine croissance comme au Nigeria, en Afrique du Sud, au Kenya et au Ghana, note la Banque. La consommation des ménages représente plus de 60% du PIB de la zone, rappelle-t-elle.

Plus de quatre cent millions de pauvres

"Cela peut surprendre, mais la croissance n'est pas alimentée par les matières premières mais par un marché de consommateurs en expansion", a résumé un cabinet McKinsey très afro-optimiste dans une récente note de conjoncture, notant que "les télécommunications, les banques, et le commerce de détail prospèrent, les BTP sont en plein boom"... La population de l'Afrique, qui croît le plus rapidement, est la plus jeune du monde. Elle est concentrée dans les zones urbaines. Cette nouvelle classe de consommateurs a une famille réduite, est mieux éduquée et gagne plus, elle est connectée. Les Africains sont extrêmement optimistes quant à leur avenir économique", écrit-il.

Cependant, si plus d'une décennie de forte croissance a contribué à faire reculer la pauvreté en Afrique, "cela ne suffit pas", juge la Banque mondiale. "Il existe des contrastes considérables (...), la pauvreté baissant à un rythme plus lent (malgré une croissance plus rapide) dans les pays riches en ressources naturelles", souligne-t-elle. "La croissance économique a beaucoup moins réduit la pauvreté (en Afrique subsaharienne) que dans le reste du monde", insiste-t-elle: le tiers des habitants du monde en situation d'extrême pauvreté --avec moins de 1,25 dollar par jour-- y sont actuellement concentrés, contre 11% il y a trente ans. Soit plus de 400 millions de personnes.

Les entreprises chinoises fournissent leur propre main d'oeuvre

"Le taux de pauvreté ne diminue pas au même rythme que l'augmentation du taux de croissance", confirme Soren Ambrose, économiste de l'ONG Action Aid basé à Nairobi. "On a fait des conditions attractives aux compagnies minières étrangères: ces entreprises viennent faire leurs affaires, si bien que les taux de croissance sont en hausse, mais il n'y a pas grand chose qui reste sur place", explique-t-il. S'il ne les a pas directement citées, on ne peut s'empêcher de penser aux entreprises chinoises, très présentes en Afrique ces dernières années tant dans l'exploitation des matières premières que dans la construction, où elles amènent souvent leur propre main d'oeuvre.

"Le taux de diminution de la pauvreté est trop faible. Il faut donc accélérer la redistribution des richesses minérales aux citoyens pauvres et promouvoir l'agriculture", estime Shanta Devarajan, chef économiste de la Banque mondiale pour l'Afrique, ajoutant qu'il faut réinvestir ces richesses dans la santé, l'éducation et l'emploi. Et si la classe moyenne est effectivement en plein essor, il manque une véritable classe ouvrière au tissu social africain, regrette Soren Ambrose. La plupart de ceux qui ne font pas partie de la classe moyenne --à l'exception bien sûr des élites-- restent désespérément pauvres.

Commentaires 26
à écrit le 22/04/2018 à 3:52
Signaler
quand j ai lu les documentaires a propos de l afrique exploitee on n a pas donne' tous les details , ils ne sont pas direct , si beaucoup des pays europeens sont devenus tres riche c est parce que directement les pays d afrique ont ete exploites...

à écrit le 24/04/2013 à 5:50
Signaler
faux ! si l?Afrique est pourri jusqu?à la moelle ce n4est pas par hasard ! si demain l'afrique se réveille et décide de jouir de ses richesses l'occident partirai en ruine . triste réalité ,le malheur des uns fait le bonheur des autres c'est bien con...

le 13/08/2013 à 10:13
Signaler
vous avez parfaitement raison!!!!!!!!!!!!!!!!!!! C'est exactement ce que je pense et ce que relate un écrivain africain dans son livre "Pourquoi l'Afrique est-elle toujours pauvre ? " ce que les gens sont bêtes et moutons c'est déprimant.

à écrit le 21/04/2013 à 21:18
Signaler
Le problème de l'Afrique,c'est la France;sponsor officiel des dictateurs africains depuis 50 ans.

le 22/04/2013 à 11:13
Signaler
Méme l?Afrique anglophone ?

à écrit le 21/04/2013 à 10:10
Signaler
Je vie en Afrique noire depuis de nombreuses années ,la croissance est une réalité lorsqu' ils font une pause dans leur guerre ,mais le mal de la pauvreté c'est la corruption a tous les étages un vrai cancer généralisé, personne fait exception ,en Co...

le 22/04/2013 à 14:32
Signaler
Vous avez (malheureusement pour l'Afrique) raison. L'idée de nation ne se développe sur ce continent que par le football, pour la solidarité nationale, c'est pour la classe dirigeante, à moi les dollars, le reste à la charge de l'occident.... Pour co...

à écrit le 21/04/2013 à 9:56
Signaler
qu en l afrique se reveilleras ? pourquoi pas la chine c est bien reveille IL leur faudras du temps le probleme c est qe qu en il ont un peu d education il vont dans les pays developpe est dans ces pays tres riche en matieres premieres les pays c...

le 21/04/2013 à 12:20
Signaler
"LA chine " un pays, comme l'Inde, l'Afrique impossible qu'elle se réveille un jour, il y aura comme partout des états plus ou moins riches, plus ou moins démocratiques ... On ne peu pas comparer, si on y ajoute en plus l'histoire coloniale alors mêm...

à écrit le 21/04/2013 à 8:33
Signaler
Quelques Africains de plus en plus riche mais un peuple de plus en plus pauvre !

à écrit le 20/04/2013 à 22:42
Signaler
normal, ils sont sous domination des plus forts;

à écrit le 20/04/2013 à 16:59
Signaler
Comme souvent ce sont des régimes plus ou moins de dicta , ils ont besoin de se maintenir en place par une armée de policiers et de militaires. Enfin de compte c'est les marchands d'armes qui ramassent la mise.

à écrit le 20/04/2013 à 13:49
Signaler
"taux de croissance à faire pâlir d'envie bien des économies développées" à mourir de rire ... ! quand on part de zéro voire plus bas (lol) c'est facile d'avoir 5 points de croissance (c'est même plutôt ridiculement bas) la vérité c'est que les afr...

le 20/04/2013 à 14:48
Signaler
@Enjoy Parce que vous aimez bosser vous? Rares sont ceux ayant choisi le métier qu'ils exercent, même si beaucoup fantasment sur des postes à forte rémunération (cadre ou patron) en contre-partie de hautes responsabilités et d'une grande disponibili...

le 20/04/2013 à 15:38
Signaler
Je ne sais pas s'il y a un cerveau chez l'auteur de ce commentaire, si tel etait le cas, il faudrait lui demander de le mettre en marche avant d'ecrire. Je cite : "quand on part de zéro voire plus bas (lol) c'est facile d'avoir 5 points de croissance...

le 20/04/2013 à 16:11
Signaler
@Soro : +1000 je n'aurais pas mieux dit (bien joué le parallèle avec le bosse de Titan). En lisant le commentaire d'Enjoy j'ai cru retourné au début du siècle... J'ai passé 1 an à Madagascar, je vous confirme qu'ils ne sont pas paresseux au contraire...

à écrit le 20/04/2013 à 13:40
Signaler
@Zekinan Vous avez raison, ce taux de croissance étant à peine supérieur au taux de natalité moyen sur le continent, il ne faut pas s'étonner que le niveau de vie n'augmente que modérément. Quant à la corruption, elle existe bien entendu mais il est ...

le 21/04/2013 à 11:09
Signaler
@Albert : Vous devriez cesser les comparaison hasardeuses. Vous comparez le taux de croissance avec le taux de natalité alors que l'on ne peut tout simplement pas faire de parallèle entre les deux. En économi on a largement appris qu'un taux de natal...

à écrit le 20/04/2013 à 13:06
Signaler
Encore un "rapport" pour nous expliquer que tout va mal en Afrique !! Franchement.. On sait que pour que le le taux de pauvreté se réduise il faut une croissance de 7% minimum et soit supérieure de 2 points au taux de natalité. L'Afrique a eu une ...

le 20/04/2013 à 14:54
Signaler
@Zekinan Tout ce que vous croyez connaître sur la pauvreté n'est rien si vous ne l'avez pas connue. Les économistes européens ne savent pas ce qu'est la pauvreté et la réduisent à un niveau de croissance qui ne tient pas compte du confort de vie in...

à écrit le 20/04/2013 à 12:32
Signaler
La France de plus en plus pauvre mais toujours riche.

le 20/04/2013 à 13:39
Signaler
la France Riche de plus en plus de pauvres...

à écrit le 20/04/2013 à 11:00
Signaler
L'Afrique ne pourra s'en sortir seule, malgré les richesse de son sous-sol. Par contre, le mouvement des populations du Sud vers le Nord permettra sans doute un jour prochain l?émergence d'un ensemble Eurafricain où le niveau de vie sera intermédiair...

le 20/04/2013 à 16:33
Signaler
C'est un discours colonialiste que vous tenez là! L'Afrique n'a pas besoin de l'oncle Sam ou du paternalisme français pour s'enrichir. Elle peut s'en sortir SEULE à condition que les africains s'accordent sur une politique de développement commune et...

le 20/04/2013 à 17:53
Signaler
Je crois que vous interprétez tout à l'envers. Ce que je dis c'est qu'au rythme de migration actuel de l'Afrique vers l'Europe, de diminution de la population européenne et d'accroissement de l'africaine, les deux continents n'en formeront bientôt (d...

le 20/04/2013 à 23:07
Signaler
"L'Eurafrique qui en résultera combinera le potentiel Européen et les ressources de l'Afrique" : croisons les doigts pour que ce ne soit pas l'inverse qui se produise.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.