Le Fonds monétaire international a abaissé sa prévision de croissance pour les Etats-Unis en 2014. Il estime que l'économie souffre de la mauvaise gestion du plafond de la dette par les autorités américaines. La prévision de croissance passe de 3% à 2,7% en 2014. Le FMI maintient sa prévision de croissance de 1,9% en 2013, confirmant néanmoins un ralentissement par rapport à 2012 où le PIB avait crû de 2,2%. "L'économie américaine a encore beaucoup à faire avant de retrouver son entière capacité", a estimé la patronne du FMI Christine Lagarde lors d'une conférence de presse.
Côté emploi, le taux de chômage devrait très peu baisser en passant de 7,5% de la population active cette année à 7,2% en 2014. "Un ralentissement du rythme de la reprise pourrait retarder la normalisation du marché du travail et réduire les perspectives de croissance à long terme dans l'hypothèse où de plus en plus de chômeurs perdraient leurs compétences et leur lien avec le marché du travail", explique le Fonds.
"Coupes budgétaires mal-conçues"
Depuis le début de l'année, les Etats-Unis vivent sous le régime de coupes budgétaires automatiques pour ne pas dépasser le plafond légal de la dette. Le président Barack Obama et le Congrès, dominé par l'opposition républicaine, ne sont jamais parvenus à un accord sur le relèvement de ce plafond. Du coup, le pays fait les frais de coupes "mal-conçues" qui devrait peser sur la consommation des "prochains trimestres". Le FMI pense également que les effets des hausses d'impôts décidées en mars pourraient se faire ressentir dans les prochains mois.
Le FMI a insisté sur l'urgence d'assainir les finances publiques. D'après l'organisme, la situation est "intenable" alors que le pays se prépare à une explosion des coûts de l'assurance maladie et de retraite. Le FMI suggère au gouvernement américain d'exploiter la piste de "nouvelles recettes fiscales" comme l'instauration d'une TVA, ou d'une "taxe carbone".
La Fed mise en garde
Par ailleurs, le FMI s'inquiète du prolongement de la politique monétaire de la Réserve Fédérale américaine. S'il salue son action pour lutter contre la crise, il met toutefois en exergue les risques d'une politique de taux d'intérêts proches de zéro. Cette politique pourrait à terme "poser les bases des prochaines vulnérabilités". Le FMI encourage la Fed dans sa démarche de "sortie en douceur" de sa politique monétaire accommodante.
Pour aller plus loin:
"La reprise américaine n'est pas si solide que cela", par Christine Rifflart, économiste spécialiste des Etats-Unis à l'OFCE