Réduire les inégalités en Chine n'est pas une priorité selon l'homme le plus riche du pays

Par latribune.fr  |   |  309  mots
Zong Qinghou, l'homme le plus riche de Chine - Copyright Reuters
Le patron du groupe Wahaha, considéré comme l'homme le plus riche de Chine, a estimé mercredi qu'il n'y avait "nul besoin" de s'attaquer à l'écart grandissant entre pauvres et riches dans le pays - à condition que chacun aie la possibilité de s'enrichir. La Chine est pourtant l'un des pays les plus inégalitaires.

La Chine de Mao est bien loin. Mercredi, l'homme le plus riche du pays, le patron du groupe Wahaha, Zong Qinghou, a considéré que la lutte contre les inégalités ne devait pas être la priorité de Pékin. A cela, il préfèrerait que chacun soit en mesure de s'enrichir. Bref, il défend l'entrepreneuriat plus que la répartition des richesses par l'État.

Moins d'impôts, plus de soutien aux investisseurs

Pour lui, la voie de l'harmonie est tout indiquée : "si tout le monde était plus riche, la société deviendrait harmonieuse et plus confortable", assure l'entrepreneur de 67 ans qui a bâtit sa fortune estimée à 11,3 milliards de dollars en vendant des boissons non-alcoolisées. Son ennemi : l'égalitarisme. "Si nous instaurions l'égalitarisme (...), tout le monde ne mangerait pas à sa faim. C'est mieux d'encourager les gens à créer de la richesse", a expliqué le self-made man qui défend une baisse des niveaux d'imposition pour stimuler les investissements.

La Chine est l'une des championnes du monde des inégalités

L'écart se creuse pourtant de plus en plus en Chine entre les plus riches et les plus pauvres, selon les principaux indicateurs internationaux mesurant ces écarts de richesse. Le Centre de recherche et d'enquête sur l'économie familiale, une institution financée par le gouvernement chinois, avait placé la Chine en décembre dernier parmi les quinze pays les plus inégalitaires du monde. Selon le coefficient de Gini, reconnu mondialement, la Chine se situerait à 0,61. Un score de 1 étant le plus élevé possible. Selon les experts, un score supérieur à 0,4% marque le risque d'instabilité sociale, dont les autorités chinoises sont très méfiantes. C'est l'une des raisons pour lesquelles Pékin a fait de la réduction des inégalités l'une de ses priorités.