Prison à vie pour l'ancien dirigeant chinois Bo Xilai

Il a été reconnu coupable de corruption et de détournements de fonds

 L'ancien dirigeant chinois Bo Xilai, reconnu coupable de corruption, de détournement de fonds et d'abus de pouvoir, a été condamné dimanche à la prison à vie.
 L'ex-secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) à Chongqing, mégapole du sud-ouest du pays, a en outre été privé de ses droits civiques et de tous ses biens, selon une transcription de l'audience publiée sur le microblog officiel du tribunal chargé de l'affaire à Jinan, dans l'Est.

Des "circonstances particulièrement graves"

Sa carrière politique a été brutalement interrompue l'an dernier à la suite du vaste scandale qui a suivi le meurtre de Neil Heywood, un homme d'affaires britannique ami de sa famille, décédé en novembre 2011.
Jugée coupable de ce meurtre, Gu Kailai, l'épouse de Bo Xilai, a été condamnée l'an dernier à la peine capitale avec sursis, ce qui équivaut à la réclusion criminelle à perpétuité. Lui-même était notamment accusé d'avoir cherché à étouffer l'affaire.
"Bo Xilai était au service de l'Etat, il a abusé de ses pouvoirs, et a causé de graves préjudices au pays et à son peuple (...) Les circonstances étaient particulièrement graves", a fait valoir le tribunal de Jinan.

10 jours pour faire appel

 

Il dispose de dix jours pour se pourvoir en appel, ce qu'il va probalement faire, selon la presse. L'affaire sera alors transmise à la Cour suprême de la province de Shandong, à laquelle Jinan appartient. Elle devra le rejuger dans les deux mois.
Le tribunal a diffusé une photo qui montre Bo Xilai les poings serrés, visiblement en signe de défiance, et menottes aux poignets entre deux policiers qui le tiennent par les épaules.


"Je vais attendre tranquillement en prison"

Au terme de son procès, le mois dernier, le parquet avait requis une lourde peine en l'accusant de nier "une vaste série de preuves et d'éléments qui attestent de ses crimes". (Voir )
Bo Xilai, âgé de 64 ans, est convaincu qu'il sera un jour blanchi, rapportait la semaine dernière le South China Morning Post. "Je vais attendre tranquillement en prison", a-t-il écrit à sa famille, selon le quotidien de Hong Kong, qui cite une source non identifiée.
L'ex-homme fort de Chongqing est le plus haut responsable jugé en Chine depuis la "bande des quatre", tenue pour responsable de la Révolution culturelle.
Lors de son procès, il s'est montré particulièrement combattif, mettant les déclarations à charge de son épouse sur le compte de la folie et clamant systématiquement son innocence.
Avant son éviction, il était considéré comme l'une des personnalités les plus en vue parmi les "princes rouges", la nouvelle élite du PCC, en raison d'un discours et de mesures populistes qui tranchaient avec la rhétorique prudente des courants dominants au sein du Parti.

Chargé de lutter contre... le crime organisé

Bo Xilai était à la fois craint des réformistes pour ses références fréquentes à Mao Zedong et admiré d'une partie de l'aile gauche du PCC pour ses déclarations surle rôle de l'Etat dans la réduction des inégalités, ainsi que de ses campagnes de lutte contre le crime organisé.
Il avait confié à Wang Lijun, chef de la police de Chongqing, la tâche de mener une campagne contre le crime organisé, clé de voûte de son projet d'accession aux plus hautes sphères du Parti communiste.

C'est Wang Lijun qui le premier lui a dit que son épouse était sans doute responsable du meurtre de Neil Heywood. Wang Lijun a lui-même été condamné en septembre 2012 à 15 ans de prison de pour tentative de dissimulation de meurtre. (Megha Rajagopalan, Jean-Philippe Lefief pour le service français)

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