Nelson Mandela est mort

Nelson Mandela, héros de la lutte anti-apartheid, est mort ce jeudi soir à l'âge de 95 ans à son domicile de Johannesburg. Il avait passé plus de 25 ans de sa vie en prison avant d'être libéré en 1990 à l'âge de 71 ans. Le 10 mai 1994, il était devenu le premier président noir de l'Afrique du Sud et devait faire de la réconciliation l'objet principal de sa présidence.

L'ancien président sud-africain Nelson Mandela s'est éteint paisiblement jeudi à son domicile de Johannesburg des suites d'une longue infection pulmonaire, a annoncé jeudi l'actuel chef de l'Etat, Jacob Zuma, dans une allocution télévisée.

Après avoir été le prisonnier politique le plus célèbre de son temps, "Madiba", qui était âgé de 95 ans, a fait passer l'Afrique du Sud de l'apartheid aux promesses de la démocratie en symbolisant la paix et la réconciliation puis la lutte pour une justice universelle.

"Amis Sud-Africains, notre bien-aimé Nelson Rohlihla Mandela, président fondateur de notre nation démocratique, est parti", a déclaré Jacob Zuma.

"Notre peuple a perdu un père. Si nous savions que ce jour viendrait, rien ne peut apaiser notre sentiment de perte profond et durable. Son infatigable combat pour la liberté lui a valu le respect du monde. Son humilité, sa passion et son humanité lui ont valu l'amour", a-t-il poursuivi, annonçant des obsèques nationales et ordonnant la mise en berne des drapeaux.

 

Retour sur l'histoire d'un combattant contre l'apartheid qui a passé plus de 25 ans de sa vie en prison 

En 1944, Nelson MAdela fonde avec Oliver Tambo et Walter Sisulu la Ligue des jeunesses du Congrès national africain (ANC). La même année, il épouse Evelyn, avec laquelle il aura une fille et deux fils. Le couple divorce en 1957.

Après l'arrivée au pouvoir en 1948 du Parti national, instigateur de l'apartheid, son engagement s'accentue. En 1958, Nelson Mandela épouse en secondes noces Winnie Madikizela (ils se sépareront en avril 1992 et leur divorce sera prononcé quatre ans plus tard).

Nelson Mandela quitte clandestinement l'Afrique du Sud en 1962 et reçoit une formation militaire au Maroc et en Ethiopie. A son retour, il est capturé et condamné à cinq ans de prison pour incitation à la grève et sortie illégale du territoire. Le 20 avril 1964, à l'ouverture d'un nouveau procès pour sabotage devant un tribunal du Pretoria, il livre un plaidoyer aux allures de profession de foi.

"Je ne démens pas avoir préparé un sabotage. Je n'ai pas planifié cela dans un esprit de témérité, ou par amour de la violence, mais comme le résultat d'une évaluation calme et posée de la situation politique issue de nombreuses années de tyrannie, d'exploitation et d'oppression de mon peuple par les Blancs.

"Tous les moyens légaux d'expression de notre opposition avaient été fermés par la loi, et nous étions placés dans une position dans laquelle nous devions soit accepter un état permanent d'infériorité, soit défier le gouvernement. Nous avons choisi de défier la loi (...)

"Toute ma vie, je me suis consacré à la lutte du peuple africain. J'ai combattu la domination blanche et j'ai combattu la domination noire.

"Je chéris l'idéal d'une société démocratique et libre où tous vivent en harmonie avec des chances égales. C'est un idéal pour lequel j'espère vivre et que j'aspire à réaliser. Mais si cela s'avère nécessaire, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir."

Le 12 juin 1964, il est condamné avec sept autres accusés à la réclusion criminelle à perpétuité au bagne de Robben Island, au large du Cap.

 

DE LA LIBÉRATION À LA PRÉSIDENCE

Le 2 février 1990, Frederik de Klerk, dernier président blanc de l'Afrique du Sud, lève l'interdiction de l'ANC et d'autres mouvements de libération. Neuf jours plus, le 11 février, Nelson Mandela est libéré de la prison de Pollsmoor, près du Cap, où il avait été transféré. Il est âgé de 71 ans.

En 1993, les deux hommes se voient décerner le prix Nobel de la paix. "Ce ne sont pas des saints. Ce sont des politiciens dans une réalité compliquée", observe Francis Sejersted, qui préside alors le comité Nobel.

Les premières élections multiraciales du pays ont lieu les 27, 28 et 29 avril 1994. Le 10 mai, Nelson Mandela devient le premier président noir de l'Afrique du Sud et fait de la réconciliation l'objet principal de sa présidence.

 

EN RETRAIT DE LA VIE POLITIQUE

Au terme de son premier et unique mandat, Nelson Mandela quitte la présidence le 16 juin 1999 et transmet le pouvoir à son dauphin, Thabo Mbeki, à qui il a donné deux ans plus tôt la direction de l'ANC.

Nelson Mandela, qui a épousé en juillet 1998 Graca Machel, la veuve du président mozambicain Samora Machel, se consacre alors à la lutte contre le sida (qui a emporté un de ses fils), la pauvreté et d'autres problèmes globaux comme le réchauffement climatique.

Le 11 juillet 2010 marque sa dernière apparition en public, à l'occasion de la finale de la Coupe du monde de football organisée par l'Afrique du Sud. 

 

 

 

Commentaires 3
à écrit le 06/12/2013 à 22:28
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laiser le reposer en paix meskin

à écrit le 06/12/2013 à 10:40
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à Harold: D'accord avec vous, c'est une figure très controversée. Il suffit de souvenir de souvenir la terreur de Umkhonto we Sizwe menée souvent contre les civils et sa femme Winnie Mandela, l'inventeuse de necklacing. D'autre coté il n'a pas laissé...

à écrit le 06/12/2013 à 6:50
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Toute mes condoléances a la famille, mais n en fait on pas un peu trop avec ce Monsieur? On dirait que toutes les rédactions du monde ont sa nécrologie toute prête et n attendais que de pouvoir publier, de plus on oublie que Mr Mandela n est pas un s...

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