Le moral des entreprises japonaises à son plus haut niveau depuis six ans

La confiance des grandes entreprises japonaises a atteint en décembre son plus haut niveau depuis 2007 grâce à la politique de relance du gouvernement conservateur, a annoncé lundi la Banque du Japon (BoJ), bien que cette reprise reste fragile.
Le gouvernement de Shinzo Abe dope le moral des entreprises japonaises à grands renforts de milliards. (Photo : Reuters)

Cela ne s'était plus vu depuis 2007, lorsque l'économie mondiale tournait à plein régime. La confiance des grandes entreprises a grimpé de quatre points pour s'établir à +16  et +20 pour le seul secteur non-manufacturié, qui comprend notamment la construction, d'après l'indice trimestriel Tankan de la banque centrale japonaise (BoJ). Le signe que selon eux, tout va bien. "Ces données prouvent que l'amélioration continue pour le moral des entreprises, leurs revenus et leurs plans d'investissement", s'est félicité le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga.

Doper la confiance des entreprises à grand coup de milliards

Il faut dire qu'avec ses Abenomics, le gouvernement de Shinzo Abe, en place depuis près d'un an, met la main à la poche pour satisfaire ses entreprises. Entre une banque centrale sous son influence qui fait pression sur le yen à grand coup de planche à billets et favorise ainsi la compétitivité externe et la rentabilité des exportations, et des programmes de dépense publique massive qui dopent la demande intérieure

Ainsi la BoJ a-t-elle pour mission de doubler la masse monétaire en deux ans en élevant son stock d'obligation d'État de 50.000 milliards de yens (350 milliards d'euros) par an. Shinzo Abe a déjà fait voter au Parlement l'équivalent de 70 milliards d'euros de nouvelles dépenses publiques pour soutenir notamment le secteur de la construction, et a récemment promis 40 milliards d'euros supplémentaires pour le prochain budget.

Le moral des patrons de PME progresse aussi

Point notable par ailleurs, la confiance des PME s'améliore également, bien qu'elles soient souvent davantage tournées vers le marché intérieur et plus prudentes par principe que leurs homologues de plus grande taille. Mais leurs carnets de commandes ont tendance à profiter de l'amélioration des comptes des grands groupes dont elles sont parfois sous-traitantes.

Inquiétude avant la hausse de la TVA

Mais il faut rester prudent face à cette embellie. Car les firmes nippones restent dans l'expectative quant à leurs perspectives à court terme. D'après l'indice Tankan, qui contient aussi des éléments prospectifs, la confiance des entreprises, quels que soit leur secteur et leur taille, pourrait s'effriter lors de la prochaine enquête, en mars.

Les sociétés peuvent en effet s'appuyer en ce moment sur une propension des Japonais à acheter davantage, avant une hausse de la taxe sur la consommation (l'équivalent de la TVA française), de 5% actuellement à 8% à partir du 1er avril. Mais les entrepreneurs craignent que les acheteurs ne se fassent plus rares après la hausse.

Commentaires 3
à écrit le 16/12/2013 à 10:26
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Tripler le bilan de la banque centrale pour acheter à crédit un petit 0,3% de croissance, je ne vois pas ou est l'exploit. Exprimé en yen les bilans des entreprises japonaises fait effectivement rêver, mais vu que le yen ne vaut plus grand chose, ça ...

à écrit le 16/12/2013 à 9:25
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le japon ne fait pas ce que les allemands préconisent à l'europe.

à écrit le 16/12/2013 à 9:20
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Pourtant ce n'est pas ce que recommande les allemands à l'Europe

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