Tel Aviv : Joel Bloch, créateur de startups dans la Silicon wadi

En ce début d'année, La Tribune publie chaque jour le portrait d'un ou d'une Français(e) qui connaît le succès à l'étranger. Aujourd’hui, Joel Bloch. Un Strasbourgeois qui contribue à l'essor de l'innovation israélienne.
Giulietta Gamberini
Joel Bloch a créé sa première start-up a 26 ans: Psychonet.

Un startupper de l'high tech: ainsi pourrait-on résumer le profil de Joel Bloch, quarantenaire français originaire de Strasbourg qui est l'un des protagonistes de la Silicon wadi de Tel Aviv.

Tag'by, la plateforme de marketing social pour les lieux physiques qu'il a fondée en 2011 avec un autre Français résident en Israël, Jean-Yves Boublil, fait partie des neuf startups sélectionnées en 2013 par The Hive, incubateur piloté par des professionnels de l'industrie technologique et financière israélienne. Les outils proposés, permettant aux visiteurs de se connecter à leurs réseaux sociaux pour partager leur expérience et inviter leurs amis, ont déjà été adoptés par des magasins, lieux d'exposition etc. en France, aux Pays-Bas et en Amérique latine.

L'informatique comme outil de proximité

Cependant, à la différence de beaucoup de créateurs d'entreprises du web, Joel Bloch n'est ni issu d'une école de commerce ni un geek. Certes, comme beaucoup d'adolescents de son époque, il a joué sur le Commodore 64 et a appris quelques notions d'informatique au lycée. Mais la programmation l'a toujours ennuyé.

"L'outil technique ne m'intéresse pas. Ce qui me passionne, c'est son usage!", explique-t-il.

Après un bac S et deux ans de physique à l'université, c'est plutôt vers la psychologie qu'il s'oriente, sans pour autant être attiré par le travail de psychologue, "trop passif".

"Comme beaucoup de jeunes de ma génération, je ne pensais pas à quel métier exercer plus tard!", plaisante-t-il.

C'est l'envoi de son premier e-mail à 26 ans qui décidera de son destin.

"Quand j'ai vu qu'en quelques secondes je pouvais envoyer des images à mes amis à l'étranger, j'ai compris qu'une révolution sociale et culturelle était en marche: celle de la proximité!"

Désormais, la création de liens virtuels entre les gens sera la constante de ses projets.

La psychologie démocratisée

Son bac +5 de psychologie en poches, il a l'idée de créer le premier portail français de consultations psychologiques en ligne.

"A l'époque, c'était une démarche de démocratisation très novatrice", s'enorgueillit-il.

Sans aucune expérience de création d'entreprise mais avec l'aide de quelques membres et amis de sa famille, il se lance en 1998.

"J'ai emprunté 20000 francs: une moitié pour faire construire mon site, l'autre pour... m'acheter un ordinateur!"

Il en naîtra Psychonet, qu'il revendra en 2006 car il "n'aime pas travailler trop longtemps sur un projet".

"Mon adrénaline, c'est innover, créer à partir de rien", explique l'homme qui, champion départemental d'échecs dans sa jeunesse, a "toujours pensé deux ou trois coups à l'avance".

Et peu importe si cela ne marche pas, comme c'était le cas pour Barakkuda, plateforme de mise en relation d'exportateurs asiatiques et importateurs européens créée en 2008, car "ce qui compte, c'est d'aller jusqu'au bout".

Entrepreneur ovni

Issu d'une famille où en tant qu'entrepreneur il se sent un "ovni", mais dont l'ADN est empreint de la curiosité de l'autre (le père, avocat, parle cinq langues alors que la mère, ethnologue, tenait des cours dans les hôpitaux sur l'accueil des populations migrantes), Joel Bloch est heureux d'être ainsi "tombé" dans le business.

"L'économie dépasse les frontières, rapproche les gens", s'enthousiasme-t-il, citant l'exemple d'amis israéliens qui travaillent régulièrement avec des pays arabes.

C'est justement pour assouvir cette soif de dynamisme et d'ouverture que Joel Bloch a décidé, en 2006, de déménager en Israël: carrefour de cultures du monde où il a fondé sa famille et d'où il poursuit désormais ses projets.

 

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Giulietta Gamberini
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