Luxe : le nombre de consommateurs a triplé en 20 ans

Le profil des 330 millions d'acheteurs est en pleine évolution, selon une étude du cabinet Bain & Company qui décortique la clientèle de Louis Vuitton, Chanel, Hermès et autres griffes du secteur.
Le marché du luxe, évalué à 217 milliards d'euros en 2013, accueille en moyenne 10 millions de nouveaux consommateurs chaque année et la croissance a surtout été portée par les Chinois depuis 2009

Décidément, le luxe ne connaît pas la crise. Le nombre de consommateurs, estimé aujourd'hui à 330 millions, a plus que triplé en vingt ans d'après une étude publiée lundi par le cabinet Bain & Company qui décortique la clientèle de Louis Vuitton, Chanel, Hermès et autres griffes du secteur.

Alors qu'ils n'étaient que 90 millions en 1995, la barre des 400 millions de consommateurs de biens personnels de luxe (vêtements, maroquinerie, accessoires, bijoux...) devrait être franchie en 2020 et celle du demi-milliard en 2030, souligne Claudia D'Arpizio, associée chez Bain, citée par l'AFP.

10 millions de nouveaux consommateurs chaque année

Il faut dire que le marché, évalué à 217 milliards d'euros en 2013, accueille en moyenne 10 millions de nouveaux consommateurs chaque année et la croissance a surtout été portée par les Chinois depuis 2009, relève Claudia D'Arpizio.

Estimés à environ 50 millions aujourd'hui, les consommateurs chinois du luxe représentent 14% de la clientèle mondiale mais assurent à eux seuls 28% des dépenses. Avec les ressortissants du Moyen-Orient, ils sont ceux qui dépensent le plus par tête.

En Europe de l'Ouest, la clientèle des produits de luxe est estimée à 80 millions de personnes (24% du marché), derrière 90 millions d'Américains (27%) et devant 35 millions de Japonais (10%), environ 20 millions de clients venus d'Europe de l'Est (7%), à peu près autant de Sud-Américains (6%) et 10 millions du Moyen-Orient (3%).

Les plus riches dépensent 100.000 euros chacun

Toujours selon l'étude, plus de la moitié des 330 millions de consommateurs n'achètent qu'occasionnellement et sont très limités au niveau des prix, dans un marché où 40% des achats sont des cadeaux. A contrario, 150 millions de clients assurent 90% des dépenses (190 milliards d'euros).

Enfin, les 15 millions d'acheteurs les plus riches (dont un tiers de Chinois) génèrent à eux seuls 100 milliards d'euros d'achats de produits de luxe, soit en moyenne 100.000 euros par personne, relève l'étude qui distingue sept profils parmi les "vrais consommateurs de luxe", acheteurs réguliers:

  • D'abord, "les omnivores", avides de marques diverses et "boulimiques", qui sont près de 20 millions. Relativement jeunes (30-40 ans), ils sont ceux qui dépensent en moyenne le plus. On compte beaucoup de jeunes Chinois dans cette catégorie.
  • Autre profil: "ceux qui ont une opinion", affectionnant telle ou telle marque, en raison de la qualité, de l'histoire des produits.... dont beaucoup de clients européens, américains et des Chinois de Pékin ou Shanghai.
  • L'étude évoque aussi "les conservateurs", des acheteurs assez "fonctionnels", qui ont plutôt la cinquantaine et sont nombreux dans les marchés matures

  • Il y a aussi "les hédonistes", très éduqués, au fort pouvoir d'achat, qui mixent les grandes et petites marques de luxe

  • Ou encore "les investisseurs", amateurs de montres et bijoux notamment, dont beaucoup de baby-boomers et d'acheteurs du Moyen-Orient

  • Quant aux "désillusionnés", ils se détachent des marques, dont un certain nombre aux Etats-Unis, en Europe et surtout au Japon

  • En revanche, "les Wannabe", fashionistas aspirent au luxe sans en avoir forcément les moyens.

 

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Commentaires 3
à écrit le 11/02/2014 à 16:11
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Oui , je fais partie de ces jeunes chinois. Mais dépenser pour dépenser , c'est fatiguant. Et ennuyeux. Alors , je paye mes domestiques pour dépenser à ma place et pendant ce temps , je peux dormir un peu après le travail. Comme ça , tout le monde e...

à écrit le 11/02/2014 à 11:36
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Il y a un ouvrage incontournable pour approfondir la thématique du luxe, c'est le livre de Saphia RICHOU, "Le luxe dans tous ses états" (je vous laisse chercher les références complètes)

à écrit le 11/02/2014 à 11:33
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Le luxe dans notre société de l'apparence jouit naturellement d'une place privilégiée ; mais évidemment le luxe n'est pas synonyme de qualité. Ce gap luxe/qualité est devenu patent dans les années 80 lorsque Lancel a été racheté par le bagagiste Zorb...

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