Etats-Unis : le relèvement du plafond de la dette approuvé jusqu'en 2015

La perspective d'un défaut américain cette année s'éloigne. Les adversaires républicains de Barack Obama, dans une capitulation surprise à la Chambre, ont laissé voter un texte autorisant les Etats-Unis à emprunter jusqu'au 15 mars 2015, sans conditions.
e Sénat, dont l'aval est indispensable, devrait désormais commencer l'examen du texte mercredi. (Reuters/Jonathan Ernst)

Pendant que l'attention se focalise sur la visite d'Etat de François Hollande à la Maison Blanche, une crise de plusieurs mois s'est dénouée outre-Atlantique. Sauf coup de théâtre, les Etats-Unis ne feront pas défaut cette année.

Les adversaires républicains de Barack Obama ont en effet, dans une capitulation surprise à la Chambre, laissé voter mardi un texte autorisant les Etats-Unis à emprunter jusqu'au 15 mars 2015, sans conditions. Le vote marque la fin de trois années de confrontation et de blocage au Capitole, et a été dûment célébré par le camp de Barack Obama.

"S'écarter de la politique de la corde raide"

"Le vote de ce soir est une étape positive pour s'écarter de la politique de la corde raide, qui freine inutilement notre économie", s'est félicité le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, en appelant le Congrès à coopérer sur d'autres sujets comme le salaire minimum. "Le président a hâte de travailler avec les deux partis".

Déposée par les dirigeants républicains contre l'avis de leurs troupes, la mesure a été approuvée mardi grâce à l'appui quasi-unanime des démocrates de la Chambre, seulement 28 des 232 républicains votant "oui". Le Sénat, dont l'aval est indispensable, devrait commencer l'examen du texte mercredi, a indiqué le chef de la majorité démocrate Harry Reid.

Ne plus tenter l'impossible

Difficile de comprendre le revirement des dirigeants républicains, mardi, sans revenir au mois d'octobre dernier, comme l'explique l'AFP. A l'issue de plusieurs semaines de bras de fer, les chefs de file républicains avaient juré de ne plus tenter l'impossible, et de se distancer de la faction intransigeante des affiliés au Tea Party. La première étape de ce nouvel esprit de coopération fut l'adoption à une large majorité des budgets 2014 et 2015, en décembre.

>> Lire : Les Etats-Unis, en passe d'éviter un nouveau shutdown

La limite légale de la dette, 17.211 milliards de dollars, a été réactivée vendredi dernier, et le Trésor a prévenu qu'il avait besoin d'une nouvelle autorisation du Congrès pour pouvoir emprunter au-delà du 27 février, de façon à ce que les Etats-Unis paient leurs obligations: pensions de retraites, dépenses courantes mais aussi les intérêts payés aux créanciers internationaux.

Divisions internes du camp républicain

Ne pas relever la limite de la dette "serait catastrophique", a averti mardi la nouvelle présidente de la Banque centrale américaine, Janet Yellen. Risquer un défaut "serait extrêmement destructif du point de vue de notre économie, de nos marchés financiers, des marchés financiers mondiaux", a-elle dit.

>> Lire : Etats-Unis: "le temps presse" pour relever le plafond de la dette (Jack Lew)

"Les républicains sont les seuls qui reconnaissent l'existence d'une crise de la dette et ont essayé à plusieurs reprises de renverser la dangereuse tendance de dépenses à Washington", a toutefois déclaré Eric Cantor, le numéro deux républicain de la Chambre.

Le vote illustre les divisions internes dans le camp républicain, entre les modérés et les plus conservateurs, qui exigeaient un accord de baisse des dépenses en échange du relèvement du plafond, une tactique qui avait fonctionné à l'été 2011 mais pas en octobre dernier.

John Boehner, président de la Chambre, avait depuis publiquement déclaré qu'il ne provoquerait pas de crise de la dette américaine, et il a voté "oui" mardi. "Ce n'est pas marrant pour lui, c'est le moins qu'on puisse dire", a admis le républicain James Lankford.

Les démocrates crient victoire

Les démocrates ont quant à eux crié victoire: depuis des mois, ils exigeaient un relèvement sans condition de la limite de la dette. L'adoption par le Sénat dépendra de la coopération de la minorité républicaine. Certains sénateurs pourraient tenter de retarder l'examen du texte, comme l'explique le sénateur républicain Rand Paul :

La plupart des républicains partout dans le pays pensent que nous ne devrions pas écrire de chèque en blanc au président, et que nous ne pouvons pas continuer à emprunter de l'argent sans contrainte sur les dépenses.

Commentaire 1
à écrit le 12/02/2014 à 19:43
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La loi sur les prélèvements les comptes des particuliers en cas de défaut de la dette seront effectif le 1er janvier 2016 les choses vont tenir comme ça jusque là...Mais après?

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