Le ministre de l'Agriculture chinois "mange régulièrement des OGM"

Par latribune.fr  |   |  339  mots
Pollution et désertification font des OGM et de la sécurité alimentaire un enjeu capital pour le gouvernement de Li Keqiang (Photo : Michelle DeFreese/CIMMYT)
Le ministre de l’agriculture chinois, Han Changfu, veut convaincre la population de l’innocuité des OGM en affirmant que même lui en consomme.

Le ministre de l'agriculture chinois Han Changfu a assuré face à la presse mercredi qu'il consommait régulièrement des OGM, notamment de l'huile de soja.

Cette intervention est censée répondre à l'inquiétude croissante de la société civile face aux organismes génétiquement modifiés.  "La transgénèse est nouvelle pour beaucoup de gens", a expliqué le ministre. Pas étonnant, donc,  "que certains s'en inquiètent ". La solution préconisée par Han Changfu est la pédagogie :  "il faut du temps pour connaître cette technologie et l'accepter".

Scandales alimentaires

De nombreux scandales, comme celui du lait contaminé en 2008, ont échauffé l'opinion publique. Le ministre de l'agriculture a donc insisté sur la promulgation de textes qui régissent l'importation et la production des OGM, relate le China daily. Officiellement, les seules modifications génétiques autorisées pour la production nationale concernent le coton et la papaye. Mais la majorité des importations de soja, et une partie de celles de maïs, sont des OGM.

Autre argument du ministre : les agriculteurs ont tout à y gagner. La production chinoise de coton, composée à 95% d'OGM, a ainsi gagné en efficacité, en plus d'éviter l'usage de pesticides.

Nourrir 1,3 milliard de Chinois

Avec 1,3 milliard d'habitants, la Chine représente 22% de la population mondiale, mais seulement 10% des terres arables. La "sécurité alimentaire" est donc un enjeu de premier plan dans la politique chinoise. "Nous devons accélérer la modernisation de l'agriculture pour assurer la sécurité alimentaire de la Chine", a déclaré le premier ministre Li Keqiang mercredi, selon Bloomberg Businessweek. Aussi le pouvoir chinois s'est-il fixé comme objectif de ne pas descendre sous les 120 millions d'hectares cultivés.

Un objectif peu compatible avec la volonté des responsables chinois d' "accélérer l'urbanisation". L'exode des habitants vers les villes laisse un grand nombre de terres à l'abandon, quand celles-ci ne sont pas remplacées par des constructions qui prolongent les zones urbaines. Sans compter la pollution et la désertification, qui rendent les terres incultivables.