Toyota augmente les salaires pour soutenir l'économie japonaise

Toyota et quelques autres entreprises japonaises viennent d'annoncer des hausses de salaires inédites au Japon. Elles les justifient par la nécessité de soutenir la politique de lutte contre la déflation entamée par le Premier ministre Shinzo Abe.
"Il y a un certain rôle que les syndicats et la direction (de Toyota) sont supposés jouer pour que l'économie japonaise sorte de la déflation et entame un cycle vertueux", a déclaré à la presse Naori Miyazaki, directeur général délégué du groupe automobile.

La hausse des salaires, c'était l'un des objectifs prioritaires du Premier ministre japonais Shinzo Abe lorsqu'il a mis en place ses Abenomics, faits de relance monétaire et de relance par la dépense publique il y a un peu plus d'un an, pour lutter contre la déflation. Mais jusque là, ses appels du pied aux entreprises nippones n'avaient pas fait florès. C'est finalement le géant automobile Toyota qui s'apprête à donner l'exemple.

Augmentation de presque 8% chez Toyota

Le numéro un mondial de l'automobile a en effet annoncé mercredi qu'il compte accorder à ses salariés japonais les plus fortes hausses de salaires depuis... 21 ans. Au total, la hausse moyenne de la rémunération de Toyota atteindra 7,6%. Le salaire mensuel sera augmenté de 0,8%, soit près des trois quart de ce que réclamaient les syndicats. Il s'agit de sa première augmentation depuis 6 ans. A laquelle s'ajouteront les augmentations liées à l'ancienneté et et une prime annuelle moyenne de 2,44 millions de yens (environ 17.000 euros).

"Il y a un certain rôle que les syndicats et la direction (de Toyota) sont supposés jouer pour que l'économie japonaise sorte de la déflation et entame un cycle vertueux", a déclaré à la presse Naori Miyazaki, directeur général délégué du groupe automobile.

Des augmentations ailleurs aussi

Parmi les autres constructeurs automobiles japonais, Nissan a annoncé une revalorisation de 3.500 yens (25 euros) du salaire mensuel de base et des primes équivalant à 5,6 mois de salaires, acceptant ainsi l'intégralité des revendications syndicales. 

Dans le secteur de l'électronique, Hitachi, premier employeur industriel du pays avec plus de 200.000 salariés, et Panasonic ont tous les deux annoncé un relèvement de 2.000 yens (15 euros) du salaire mensuel de base, la moitié de la revendication de leurs syndicats. Daihatsu, constructeur de petits véhicules fera lui aussi un geste, mais très symbolique. L'augmentation du salaire de base sera de seulement 800 yens par mois (5 euros). Le ralentissement de l'économie indonésienne, l'un de ses gros clients, pèse en effet sur ses marges.

L'économie japonaise sur la brèche

L'enjeu de ces augmentations salariales est de taille pour l'économie japonaise. Depuis un peu plus d'un an, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, s'est en effet lancé dans un programme de relance colossal impliquant relance monétaire et plan de dépenses publiques inédit.

La politique de la planche à billets pratiquée par la BoJ a causé une dépréciation du yen de plus d'un tiers de sa valeur, dopant les exportations du pays. Ce qui a largement profité aux entreprises exportatrices. Mais la faiblesse du yen a aussi provoqué l'explosion des importations en valeur. Si bien que le déficit commercial du pays bat record après record.

>> Lire Abenomics : le modèle de croissance patine

Un bon point mais pas suffisant

Par ailleurs, cette inflation des prix des produits importés grève le pouvoir d'achat des Japonais. Et le programme de relance par la dépense publique coûte cher au gouvernement. Raison pour laquelle il a été obligé de programmer la hausse de la taxe sur la consommation de 5% à 8% le 1er avril prochain.

L'augmentation des salaires par les grandes entreprises japonaises est le salut que Shinzo Abe attendait : sans elle, les mesures mises en place auraient risqué de tuer la consommation, alors qu'il compte en faire un moteur de la croissance du pays. Mais ces hausses risquent de ne pas suffire. En effet, une large majorité de salariés travaille pour les petites et moyennes entreprises qui ne bénéficient pas des avantages du yen faible. En moyenne, la hausse atteint en effet 2,2% dans les grands groupes et 2% dans les PME. Pas de quoi compenser la hausse prochaine de la taxe sur la consommation et l'augmentation des prix.

>> Lire "L'Arlésienne de la croissance japonaise, c'est la consommation"

Commentaires 16
à écrit le 12/03/2014 à 20:25
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Les dirigeants exemplaires de Toyota prennent des décisions pleines de bon sens aussi parce que Toyota a les poches pleines de liquidés en cash issu des excellents résultats bénéficiaires de Toyota depuis plusieurs années et cela continu. C'est le...

le 12/03/2014 à 20:44
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Cette petite prime, il n'y avait pas de Smic en Allemagne l'an dernier donc déjà vous avez faux, n'est qu'une compensation car syndicat et patronat allemand avaient négocié dès le début de la crise financière une baisse ( ou gel) des salaires, plus u...

le 12/03/2014 à 21:13
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En Allemagne les salaires dans l'industrie mécanique, l'automobile et l’industrie en général, les salaires sont au moins égaux aux salaires français, et même supérieurs parce qu'il y a une pénurie de main d'oeuvre, c'est dans les services à la per...

le 12/03/2014 à 21:59
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Et les salaires des prisonniers qui fabriquaient à l'époque de la RDA des pièces pour Volkswagen ils étaient de combien? En Allemagne ce qu'il y a de "bien" c'est qu'un étranger reste un étranger, l'étranger en allemagne reste un étranger toute sa vi...

le 13/03/2014 à 4:11
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Les dirigeants des constructeurs francais ont quelques erreurs a leur passif (Avantime, Velsatis, 307) mais ils ont ete massivement penalises par nos Politiques qui sont soit des simplets, soit des ennemis de l' industrie (35 heures, prime eco etc). ...

le 13/03/2014 à 8:02
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Le marché automobile n'est plus hexagonal franchouillard depuis plus de 30 ans, alors certes nos politicards sont mauvais depuis 30 ans, mais rien n'a jamais empêché PSA et Renault de proposer aux marchés étrangers des vrais voitures avec de vrais ...

à écrit le 12/03/2014 à 19:15
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Au Japon nous observons une hausse de l'inflation, or, une augmentation des salaires augmente l'inflation, c'est une suite logique. A mettre en perspective par rapport à l'objectif de la BCE qui est de lutter contre l'inflation, donc contre l'augment...

à écrit le 12/03/2014 à 16:38
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Diminuons les charges salariales

à écrit le 12/03/2014 à 15:52
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il y a un siècle Mr Ford disait : il faut que je paye bien mes ouvriers si je veux qu'ils achètent mes voitures! il avait , lui, tout compris!

le 12/03/2014 à 19:13
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La perte de pouvoir d'achat en France s'élève à environ : 20 % . D'ailleurs pour vendre il faut que les commerces soldent à tour de bras que les concessions automobiles consentent à des remises . Encore une fois bravo à Toyota , la hausse est bien...

à écrit le 12/03/2014 à 15:49
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un exemple à méditer en France

à écrit le 12/03/2014 à 15:46
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"et une prime annuelle moyenne de 2,44 millions de yens (environ 17.000 euros)." Euh....Il doit y avoir une erreur, non ?

à écrit le 12/03/2014 à 15:35
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Toyota n'a pas fini de donner des leçon d'intelligence dans sa gestion industrielle et économique. Pendan ce temps, chez Renault ils accumulent les conneries pures; mais que voulez-vous, les Ghosn Tavares Pelata Schweitzer sont si peu intelligents...

le 12/03/2014 à 18:05
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Toyota est vraiment un bon exemple de succès industriel. Quant à la fiabilité de ses voitures, elle n'est plus à démontrer... Le numéro 1, bien mérité !

le 12/03/2014 à 19:22
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C'est une question de politique économique, à échelle nationale, le Japon a lutté pendant 5 ans contre la déflation, et une des mesures pour lutter contre la déflation est de proposer des mesures en faveur de l'inflation, donc d'augmenter les salaire...

le 18/03/2014 à 12:35
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Saxhez que les salarié français n'ont même pas le TPS de se moucher le nez entre deux voitures et ils travails au 6 jours sur sept merci Toyota de faire des profit pour qui ? Pour la France ?

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