Le bras de fer est engagé dans l'Est de l'Ukraine, à la veille des pourparlers de Genève. Moscou devrait y exiger une "fédéralisation" qui menace le pays d'éclatement, selon le gouvernement pro-européen de Kiev.
Les troupes gouvernementales déployées mais la mairie de Donetsk envahie
Sept véhicules blindés ukrainiens de transport de troupes ont traversé dans la matinée la ville de Kramatorsk. Les troupes gouvernementales y sont déployées depuis mardi soir à l'aérodrome militaire, dans le cadre d'une "opération spéciale" de reprise en main annoncée par le président ukrainien Olexander Tourtchinov.
Mais en parallèle, un groupe d'hommes cagoulés et armés a pénétré ce matin dans la mairie de Donetsk, grande ville de l'Est de l'Ukraine, où des séparatistes avaient déjà proclamé une "république souveraine". Les inconnus n'empêchaient pas les employés d'entrer et sortir du bâtiment, affirmant avoir pour seule revendication l'organisation d'un référendum sur la "fédéralisation" de l'Ukraine.
Des véhicules blindés arborant un drapeau russe à Slaviasnk
Une demi-douzaine de véhicules blindés de transport de troupes ont également fait leur entrée mercredi à Slaviansk, dans l'Est de l'Ukraine, ville emblématique de la dernière série d'insurrections pro-russes, contrôlée depuis dimanche par des insurgés armés. Le premier engin de cette colonne arborait ce matin un drapeau russe, a constaté un journaliste de Reuters.
A bord de chacun de ces véhicules se trouvaient une quinzaine d'hommes aux treillis dépareillés, sans insigne, mais avec des rubans de Saint-Georges orange et noir, ordre honorifique des forces armées russes. Après avoir salués la population, les véhicules se sont arrêtés devant la mairie, qui est occupée par les séparatistes pro-russes.
Kalachnikovs et lance-grenades
Ces hommes, pour certains cagoulés, étaient armés de kalachnikovs, de lance-grenades, de poignards et de pistolets selon un journaliste de l'AFP.
Les services spéciaux ukrainiens ont à nouveau accusé les groupes armés pro-russes d'avoir reçu l'ordre de "tirer pour tuer", faisant encore monter la pression. Le ministère de la défense a d'ailleurs affirmé que deux militaires avaient été "pris en otages" mardi dans la région de Lougansk.