Une centaine de conseillers militaires américains promis par Barack Obama ont entamé leur mission à Bagdad, sur un total de 300 qui doivent venir épauler les forces irakiennes. En plus de l'évaluation de l'état des forces irakiennes, ils sont chargés d'organiser des vols de reconnaissance au-dessus du pays, par avion ou par drones, de l'ordre de 30 à 35 par jour. Ces opérations devraient permettre de collecter suffisamment de renseignements pour envisager des frappes aériennes.
Mais cette arrivée de soldats américains est loin d'avoir freiné les ambitions des insurgés de l'EIIL. Les djihadistes ont lancé mardi à l'aube un nouvel assaut pour reprendre la raffinerie de Baïji, à 200 km au nord de Bagdad.
L'Irak, deuxième producteur de l'Opep
Les soldats irakiens les ont repoussés et les combats se poursuivaient mardi soir, selon des responsables. Ils ont indiqué que dix enfants et neuf femmes auraient péri dans les raids, alors que la télévision officielle a parlé de 19 "terroristes" tués. L'armée avait déjà repoussé à la mi-juin un précédent assaut contre la raffinerie, un épisode qui avait affolé les marchés pétroliers, l'Irak étant le deuxième producteur de l'Opep.
Mais la crise n'a pour le moment pas affecté l'approvisionnement en pétrole, a jugé mardi le secrétaire général de l'Opep, Abdallah El-Badri, imputant l'actuelle remontée des cours mondiaux à des activités spéculatives.
"Pour le moment, le marché est très bien approvisionné", a estimé M. El-Badri, à l'issue d'une rencontre à Bruxelles avec le commissaire européen à l'Energie, Günther Oettinger.
"Il n'y a aucune pénurie sur le marché pétrolier nulle part dans le monde. Bien sur, il y a un soulèvement en Irak, mais cela n'a pas affecté la zone de production. Les exportations de brut n'ont pas non plus été affectées", a-t-il assuré.
3,4 millions de barils produits par jour
Deuxième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, derrière l'Arabie saoudite, l'Irak détient plus de 11% des réserves prouvées dans le monde et produit actuellement près de 3,4 millions de barils par jour.
Mais l'essentiel des infrastructures pétrolières du pays, les champs pétroliers et les oléoducs par lesquels est exporté le brut, se situe dans le sud de l'Irak, pour l'instant épargné par les combats lancés le 9 juin par une vaste offensive des ultra-radicaux de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL).