"Monsieur Juncker, dans la pizza je mets d’abord le jambon ? " ironise un twittos grec

Par latribune.fr  |   |  473  mots
Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne
En disant qu'il préférait voir des "visages familiers" au pouvoir en Grèce, le président de la Commission européenne a suscité une vive réaction de l'opposition de gauche, qui dénonce une "ingérence grossière" dans la campagne présidentielle grecque. Le premier tour du scrutin est prévu ce mercredi.

A quelques jours du premier tour de scrutin des élections présidentielles en Grèce, Jean-Claude Juncker a enflammé la campagne électorale qui s'achève. Invité jeudi soir d'une émission sur la télévision publique autrichienne ORF III, le président de la Commission européenne a déclaré qu'il "n'aimerait pas que des forces extrêmes arrivent au pouvoir" en Grèce.

Interrogé sur le parti de gauche Syriza, il a indiqué ne pas vouloir s'exprimer sur un parti politique en particulier, avant d'ajouter que "ma préférence serait de revoir des visages familiers en janvier".

"J'aimerais que la Grèce soit gouvernée par des gens qui aient un regard et un cœur pour les pauvres gens en Grèce -et ces pauvres gens sont nombreux-, mais aussi qui comprennent la nécessité des processus européens", a-t-il dit.

 "Juncker vote pour Samaras"

Des déclarations qui ont provoqué la réprobation de l'opposition en Grèce et beaucoup d'ironie sur les réseaux sociaux. "Juncker vote pour Samaras (l'actuel premier ministre grec, conservateur, ndlr)", titrait samedi, le quotidien Avghi, proche du Syriza.

"Une provocation pour le pays" selon Panos Skourletis, porte-parole du Syriza, pour qui Jean-Claude Juncker s'est "ingéré de façon grossière" dans le débat politique grec, alors que se profile la possibilité de législatives anticipées début 2015.

Antonis Samaras a en effet décidé d'avancer, de deux mois l'élection du président de la République par les députés, dont le premier tour est prévu mercredi. En cas d'échec à trouver une majorité parlementaire pour ce scrutin, des législatives seront organisées qui pourraient aboutir à une arrivée au pouvoir de Syriza, favori dans les sondages.

"Qu'ils ne se bercent pas d'illusions les cercles conservateurs en Europe, qui tendent la main ces derniers jours à la Grèce et à la démocratie (...) car les Grecs n'ont pas peur et ne sont pas pris en otage", a indiqué samedi après-midi Alexis Tsipras, chef de la gauche Syriza.

Le hashtag #GreeksAskJuncker fait un carton en Grèce

 Sur le réseau social twitter, le hashtag #GreeksAskJuncker était encore le plus utilisée samedi matin en Grèce pour tourner en dérision les propos du président de la Commission européenne.

"Dans la pizza, je mets d'abord le jambon et après le poivron ou d'abord le poivron et après le jambon ?", demandait un internaute à l'ancien Premier ministre luxembourgeois.

"Nous avons des élections de parents d'élèves à l'école demain, une suggestion ?",

Le commissaire européen en charge des Affaires économiques, Pierre Moscovici sera à Athènes lundi et mardi pour assurer les Grecs du "soutien" de l'Europe et de la nécessité de poursuivre les réformes, a-t-il annoncé sur son compte twitter jeudi.