L'homme d'affaires à la tête du conglomérat chinois Hutchison Whampoa a décidément les yeux rivés sur l'Europe. Le 23 janvier, Li Ka-shing a en effet annoncé être entré en négociations exclusives avec Telefonica pour le rachat de l'opérateur britannique O². Alors que le montant de l'opération pourrait dépasser les 12,1 milliards d'euros, pour les citoyens chinois, c'est l'investissement de trop.
Le superman chinois tombé de son piédestal
"C'est officiel, Li Ka-shing a perdu son titre d'homme d'affaire favori des Hongkongais", observait le South China Morning Post, le 19 janvier. Aujourd'hui, le rôle de business man modèle reviendrait plutôt à Jack Ma Yun, célèbre fondateur d'Alibaba, et Lei Jun, le "Steve Jobs chinois", PDG de Xiaomi.
Face à ces jeunes entrepreneurs de la high-tech et du numérique, le président de la société d'investissement immobilier Cheung Kong, âgé de 86 ans, troque son surnom de "superman" chinois contre celui de "big tiger", donné aux spéculateurs. En cause, une stratégie d'investissement trop détournée de la Chine. Depuis 2008, Li Ka-shing a en effet réalisé 30 milliards d'euros d'acquisitions en dehors de Hong Kong, calcule le Wall Street journal.
Hutchison Whampoa, également actif dans l'énergie, les infrastructures ou l'immobilier, est en effet présent au Royaume-Uni avec l'opérateur Three, au Danemark et en Suède. Après avoir racheté la filiale irlandaise de Telefonica et Orange Austria, c'est en Italie que le conglomérat pourrait acquérir de nouveaux opérateurs mobiles virtuels.
Parier sur des actifs très peu plébiscités
La stratégie qui a fait la fortune de Li Ka-shing, soit 27,6 milliards d'euros en janvier 2015, à nouveau devant celle de Jack Ma, consiste à racheter des actifs peu plébiscités par les marchés et "attendre patiemment qu'ils gagnent de la valeur", explique Bloomberg. Le site d'analyse financière revient ainsi sur le premier investissement immobilier de l'homme d'affaire, à Hong Kong en 1967, alors que la ville était encore secouée par la Révolution culturelle.
Certes l'Europe n'est pas dans une situation similaire, mais c'est bien sur les actifs du Vieux-Continent que compte Li Ka-shing pour réorganiser son empire industriel.
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