Premier prêt de la Banque européenne d'investissement octroyé à une entreprise française

Les PME retiennent toute l'attention des pouvoirs publics, qui tentent de mettre en place des mécanismes pour limiter les conséquences de la crise financière sur ces structures particulièrement fragiles.

Il faut aider les PME. En pleine crise financière, la nécessité pour l'Union européenne et les Etats de soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) semble faire l'unanimité. Les 12 et 13 septembre, les ministres européens chargés de l'Economie et des Finances réunis à Nice ont demandé à la Banque européenne d'investissement (BEI) de «renforcer et moderniser» son appui aux PME. Trois semaines plus tard, mercredi 8 octobre, c'est une entreprise française qui a été la première a bénéficier d'un prêt issu de la cagnotte, 30 milliards d'euros, débloquée par la BEI sur quatre ans.

Dans ce premier cas, les 180.000 euros octroyés aux laboratoires Prodene Klint, une entreprise de Seine-et-Marne, serviront à financer le développement d'un désinfectant de la peau utilisé dans les milieux médical et industriel. Une surprise pour Eric Vignot, PDG de l'entreprise, qui a appris l'existence des crédits de la BEI quelques jours auparavant. «J'avais fait une demande de crédit début septembre auprès de BNP-Paribas», explique-t-il à Euractiv.fr.

A l'époque, la BEI n'a encore rien décidé et le chef d'entreprise s'attend à voir son crédit s'appuyer sur d'autres types de fonds. «En fait, poursuit-il, la BEI a agit plus comme un facilitateur qui a permis à la banque d'obtenir rapidement des crédits. Mais j'ai du passer par ma banque pour pouvoir en profiter.»

Car, techniquement, l'enveloppe de 30 milliards d'euros accordée par la banque européenne d'investissement est attribuée aux PME par l'intermédiaire des banques commerciales. Ces prêts sont destinés au financement d'investissements «matériels ou immatériels», ou à «l'augmentation permanent des fonds de roulement nécessaire au développement d'une PME en expansion», précise la BEI.

Il s'agit de prêts d'un coût maximum de 12,5 millions d'euros, pour des durées comprises entre deux et douze ans. Mais il revient à chaque banque de l'Union européenne d'évaluer toutes les demandes de prêt. Sauf exception, la décision d'octroyer ou non un «prêt BEI pour les PME» appartient à la seule banque.

«Ce système manque de transparence», déplore-t-on à la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME). L'organisation plaide en effet pour une meilleure information des PME par les banques. «Une PME n'a aucune idée qu'elle bénéficie de fonds de la BEI», poursuit l'organisation. Favorable à cette action la CGPME dit cependant attendre «ce que cela donnera au niveau pratique».

Dans une interview accordée à Euractiv.fr, le président de Business Europe, Ernest-Antoine Seillière, a jugé que la somme débloquée par le BEI devait être «un amorceur de garanties et de financements», avant que des systèmes nationaux, comme Oseo en France, ne prennent le relais.

22 milliards d'euros vont par ailleurs être prêtés aux PME par la France. Une partie de cet argent proviendra des excédents de collectes de livrets d'épargne réglementés. La piste du Livret A, un temps évoqués par les pouvoirs publics, a finalement été abandonnée.

 

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