Les eurodéputés soutiennent un plan controversé pour les immigrés "hautement qualifiés"

Par latribune.fr  |   |  394  mots
Le 4 novembre, la Commission des libertés civiles du parlement européen a approuvé le système de carte bleue pour les immigrés hautement qualifiés. Le texte fixe le salaire minimal obligatoire à 1,7 fois le salaire national moyen.

Le système de carte bleue, initiative de la Commission européenne destinée à attirer des immigrés hautement qualifiés, pour remédier aux pénuries en matière de travail et de compétences, a rencontré un large soutien des députés européens. La plupart des décideurs européens sont d'accord sur la nécessité de mettre en place un tel système pour rattraper l'Amérique du Nord dans la course aux cerveaux.

Cependant, il s'est avéré que les opinions divergeaient entre les Etats membres et les partis politiques sur la définition du terme «main d'?uvre hautement qualifiée». Le texte amendé par la commission comporte une définition de compromis qui va sans doute susciter la controverse.

Les exigences fondamentales incluent un certificat de fin d'études supérieures -au moins trois ans d'études- ou une expérience professionnelle d'au moins cinq ans. Les immigrés devront néanmoins obtenir un contrat avec un salaire brut moyen 1,7 fois plus élevé que celui qu'ils recevaient dans le pays où ils travaillaient avant leur départ.

Le rapporteur du texte au parlement, Ewa Klamt (PPE-DE, Allemagne), considère que cette mesure est un pas dans la bonne direction. Elle indique que son pays manque de 95.000 ingénieurs, mais que le système éducatif ne peut en former que 20.000 et qu'il ne faut donc pas laisser passer l'occasion de bénéficier de main-d'?uvre immigrée qualifiée.

Si la députée britannique Jean Lambert (Verts) a relevé le potentiel réel de l'initiative «carte bleue», elle regrette l'approche de la commission dans son vote. Selon elle, les mesures obligeant les travailleurs immigrés à gagner 1,7 fois le salaire moyen ajoutent encore plus de restrictions à un système déjà limité.

Certains Etats membres et partis de gauche ont soutenu une politique plus équilibrée incluant un salaire minimal équivalent à 1,3 fois le salaire national moyen. Selon eux, des obligations plus élevées, telles que cela a été soutenue par l'Allemagne, pourraient en fait annuler les bénéfices du système.

La Commission présentera trois propositions supplémentaires pour faciliter la mobilité des ressortissants des pays tiers au cours des prochains mois, visant principalement les travailleurs saisonniers, les stagiaires rémunérés et les travailleurs transférés temporairement par leur société.