L'UE peaufine sa politique dans le domaine de la bioénergie

Après l'adoption d'une nouvelle législation sur les renouvelables en 2008, l'UE devrait présenter un modèle de plan d'action national dans le domaine de la biomasse.

"La Commission se prépare à publier en juin des critères détaillés pour les plans d'actions nationaux dans le domaine de la biomasse". C'est ce qu'a déclaré le 9 février le chef d'unité adjoint à la direction transport et énergie de la Commission européenne, Paul Hodson.

Exposant brièvement la politique européenne en matière de biomasse, Paul Hodson a indiqué que la bioénergie jouait "un rôle crucial dans tout scénario visant à porter à 20% la proportion d'énergies renouvelables dans le bouquet énergétique de l'UE" d'ici 2020.

Un plan d'action européen dans le domaine de la biomasse a été proposé aux Etats membres en 2005 (lire le dossier d'EurActiv.fr), a indiqué Paul Hodson. Les Vingt-Sept produisent un volume significatif d'énergie à partir de la biomasse dans les secteurs de l'électricité, du chauffage et des transports. La nouvelle directive sur les énergies renouvelables le reconnaît explicitement et appelle à la mise en plance de plans d'action nationaux qui utilisent les différentes ressources disponibles, a-t-il poursuivi.

L'exécutif européen a préparé un modèle pour les plans nationaux et devait présenter un rapport de suivi en décembre dernier. Selon Paul Hodson, il sera prochainement publié.

Il a indiqué que la Commission s'était appuyée sur les plans d'actions volontaires dans le domaine de la biomasse préparés par les Etats membres en 2005, et avait conclu qu'un modèle plus clair était nécessaire. Il espère que les critères qui seront publiés en juin comprendront des objectifs nationaux dans plusieurs secteurs et donneront un aperçu de la manière dont les Etats membres concrétiseront leurs trajectoires indicatives.

Paul Hodson a expliqué que les projets devront indiquer si les pays européens prévoient d'utiliser de la biomasse importée ou localement produite et quels mécanismes de soutien ils mettront en place pour construire le marché. Il a souligné le rôle crucial des autorités locales et régionales en la matière.

Des agences nationales de l'énergie de onze Etats membres se sont également associées pour participer au projet "BAP Driver", visant à soutenir le développement de plans d'action nationaux de biomasse. Travaillant main dans la main avec la Commission, ils ont abouti aux mêmes conclusions sur la manière dont les plans d'action nationaux dans le domaine de la biomasse devraient être conçus.

"Les gouvernements nationaux ont dû élaborer des plans d'action volontaires et faire face à la complexité du domaine de la bioénergie et du cadre règlementaire européen", estime Alexandra Lermen, de l'Agence allemande de l'énergie. "Les Etats membres ont maintenant une idée beaucoup plus claire de ce que l'on attend de leurs politiques bioénergétiques", a-t-elle poursuivi.

Le projet BAP Driver a développé quelques critères que les stratégies nationales en matière de biomasse devront remplir. Un pays de référence pour chaque critère a été sélectionné. La Finlande a par exemple été identifiée comme la mieux placée pour bénéficier des effets transfrontaliers en raison de sa position d'intermédiaire dans la chaîne de valeur entre la Russie et la Suède. La Roumanie dispose quant à elle du plan d'action national de meilleure qualité, avec un programme de mise en ?uvre détaillé et des mesures relatives à chaque étape de la chaîne d'approvisionnement.

La Commission travaille également sur des critères de durabilité pour la biomasse autre que les biocarburants et les bioliquides, qui entrent déjà dans le champ d'application de la directive sur les énergies renouvelables. Ces critères seront publiés fin 2010. L'exécutif européen dévoilera bientôt les résultats d'une consultation publique.

"Nous sommes toujours en train de définir les critères, mais la consultation publique montre que nous avons un soutien raisonnable pour aller dans ce sens", a déclaré la Commission, avertissant néanmoins que 20% des structures ayant répondu à la consultation préféreraient encore un système volontaire.

 

Site d'EurActiv.fr

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