Energie et Internet à large bande : le plan de relance de la Commission divise l'UE

La proposition de la Commission européenne, visant à allouer cinq milliards d'euros du budget européen non dépensé aux énergies propres et aux projets d'Internet à large bande, divise les ministres des Affaires étrangères européens. Une situation qui embarrasse la Commission.

Au cours de la réunion du Conseil Affaires générales et relations extérieures, lundi 23 février, les ministres des Affaires étrangères ont affiché leur désaccord sur l'équilibre géographique des fonds alloués aux projets entrant dans le cadre du plan de relance, ont indiqué des sources proches du dossier à EurActiv.com.

Selon les pays d'Europe de l'Ouest, le paquet de projets énergétiques susceptible de bénéficier des fonds, présenté par l'exécutif européen, est équilibré. Mais pour ces pays, une proposition équilibrée implique également des retours, sous la forme de projets à la hauteur de leurs contributions plus importantes au budget européen.

Les pays d'Europe de l'Est ont un point de vue différent. Selon un représentant bulgare, il n'y a, pour Sofia, ni cohérence, ni équilibre, ni politique dans la proposition de la Commission. La Bulgarie fera pression pour un équilibre géographique dans l'allocation des budgets, a-t-il ajouté, afin de garantir que les leçons tirées de la crise gazière se reflètent dans la décision finale.

Faisant échos aux critiques bulgares, la Grèce, le Portugal et l'Espagne, ont également fait savoir que le paquet n'était, selon eux, pas équitable.

D'autres pays d'Europe de l'Ouest ont également soulevé des objections. Le Royaume-Uni émet des doutes sur les délais. Selon Londres, les fonds pourraient être engagés d'ici à 2010, mais pas dépensés. L'Allemagne souhaiterait voir une liste différente de projets. De leur côté, la Belgique et le Danemark, ont montré leur mécontentement de voir leurs projets de villes écologiques abandonnés, ont indiqué des sources.

La Commission, initiatrice du projet, s'est retrouvée sous le feu des critiques. Non seulement à propos du contenu de ses propositions, mais aussi pour ne pas avoir sécurisé le financement, a révélé récemment EurActiv.com. Sous la pression de l'Allemagne, de l'Autriche, du Royaume-Uni et des Pays-Bas, l'exécutif européen a dû abandonner son projet d'utiliser la « marge » entre le budget annuel 2008 et le plafond pour le cadre financier pluriannuel 2007-2013. Elle devrait essayer de trouver l'argent ailleurs.

« L'intégralité du paquet, proposé à l'initiative du président de la Commission José Manuel Barroso, reste une illusion », estime cependant un diplomate.

Lors du Conseil énergie du 18 février, le commissaire à l'Energie Andris Piebalgs avait botté en touche sur la question du financement du plan. Interrogé par un journaliste sur le bien fondé d'une discussion sur des projets sans budget, M. Piebalgs s'était borné à répondre : « Aujourd'hui nous avons parlé de l'essence des projets ». (EurActiv.fr 20/02/2009)

 

CONTEXTE :

Le 28 janvier, la Commission européenne a proposé d'allouer 5 milliards d'euros de budget européen non dépensé à des projets intégrant la technologie de charbon propre, à des parcs éoliens offshore et au déploiement de connections Internet à large bande dans les zones rurales (EurActiv.fr 30/01/09).

Lors de la présentation des plans, le président de la Commission, José Manuel Barroso, a déclaré que les projets représenteraient un investissement intelligent pour l'UE qui lutte contre la crise économique.

Conformément à ce plan, un total de 3,5 milliards d'euros sera consacré aux projets d'énergie propre et 1 milliard d'euros à l'Internet à large bande. 500 millions d'euros supplémentaires sont destinés à répondre aux nouveaux défis dans le secteur de l'agriculture, comme le changement climatique, l'énergie renouvelable, la gestion de l'eau et la restructuration du secteur laitier.

Parallèlement, un grand nombre de pays ont attaqué la proposition de la Commission pour diverses raisons. Quelques pays occidentaux se sont plaints de l'abandon des projets de «villes intelligentes». Quant à la Bulgarie, le pays le plus sévèrement touché par la crise, elle a qualifié sa modeste attribution d'anormale (EurActiv.com 04/02/09).

 

 

Site d'EurActiv.fr

 

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