Ganley, Villiers et Nihous s'en vont "chasser le Barroso en meute"

Par EurActiv.fr pour latribune.fr  |   |  812  mots
Les présidents du MPF et de CPNT ont lancé, le 11 mars à Paris lors d'une conférence de presse, leur campagne pour les européennes avec le leader irlandais contre le référendum sur le traité de Lisbonne.

Declan Ganley, héraut de la campagne irlandaise contre le traité de Lisbonne, tenant par les épaules Frédéric Nihous et Philippe de Villiers: l?image est symbolique. Les présidents de Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT) et du Mouvement pour la France (MPF), ont lancé leur campagne commune pour les élections européennes. Les mouvements des deux anciens candidats à la présidentielle partiront sous la bannière commune de Libertas, parti créé par le leader irlandais.

Tout au long de la conférence de presse, les trois hommes ont fustigé, en vrac, une Europe pilotée par "des fous furieux qui continuent à broyer les peuples" (Villiers), une directive pour "imposer sur le camembert une étiquette ?produit dangereux?" (Villiers), "les élites de Bruxelles" (Ganley), "le temple de la pensée unique" (Nihous), "les gens de chez Pöttering" (Villiers), une UE "tatillonne, qui empoisonne notre quotidien" (Nihous), les députés européens qui vont en commissions parlementaires "uniquement pour gagner du fric" (Villiers) et le "traité de Lisbonne qui, s?il est adopté, abolira la démocratie en Europe" (Ganley).

Pour le MPF et CPNT, la campagne de Libertas sera l?occasion de montrer du doigt l?entrée de la Turquie en Europe, contre laquelle Philippe de Villiers lutte depuis plusieurs années. Pour cela, Libertas exige que le parlement européen impose un "périmètre de l?Europe". "Nous voulons également une Europe qui se défende et qui nous défende", souligne Philippe de Villiers, faisant allusion à l?introduction d?un système de préférence communautaire. Le fil rouge entre les deux partis? La lutte contre le traité de Lisbonne, à l?origine, selon eux, de bien des maux.

Pour Declan Ganley, la mise en ?uvre du texte entraînerait l?Europe dans une phase de "post-démocratie". "Alors, vous perdrez toute possibilité de faire entendre votre voix à Bruxelles." Dramatisant, l?Irlandais poursuit: "des millions de personnes ont versé leur sang partout en Europe pour la démocratie !"

Frédéric Nihous plaide quant à lui pour l?instauration d?une "vraie politique écologique européenne", appelant à "replacer l?homme au c?ur du débat". "Arrêtons de rêver! Arrêtons d?être utopistes!", lance-t-il. Au-delà d?une volonté de travailler conjointement, le président de CPNT s?est vite trouvé d?autres points communs avec Ganley, lui aussi chasseur. "Il chasse le Barroso", glisse Philippe de Villiers. Frédéric Nihous enchaîne: "on va le chasser en meute".

Même si Libertas annoncera officiellement la composition de ses listes d?ici "dix à quinze jours", Philippe de Villiers a confirmé qu?il serait candidat dans l?Ouest, et Frédéric Nihous dans le Nord-Ouest. Quant à la candidature de Jérôme Rivière, le directeur de la campagne française de Libertas, à la tête de la liste francilienne, elle n?est plus qu?un secret de polichinelle. Patrick Louis devrait pour sa part être reconduit dans le Sud-Est.

Mais la décision de partir sous la bannière de Libertas est loin de faire l?unanimité dans le parti. 32 présidents de fédération ont ainsi signé une motion de défiance contre Philippe de Villiers. En tête de la rébellion, le député européen Paul-Marie Coûteaux souligne que Libertas lui pose "d?énormes problèmes". Evincé de la liste Ile-de-France, dont il devait prendre la tête, il dénonce une "prise en main de la campagne" par le parti de Declan Ganley. "On a donné à Philippe de Villiers une campagne clé en main qu?il ne maîtrise pas", assène-t-il. Et Coûteaux de poursuivre: "pourquoi est-ce que nous, souverainistes, nous accepterions d?être pilotés par un étranger?"

Le député européen va même plus loin, en accusant le MPF de toucher des financements de Libertas. "Calomnie!", répondent en c?ur Villiers et Nihous qui assurent que "pas un centime d?euro de Libertas ne sera versé pour la campagne française". "Les apports personnels des candidats ne sont pas contrôlés les uns après les autres, réplique à son tour Paul-Marie Coûteaux. On peut financer des campagnes sans que ça se voit." Ambiance...

En attendant, le député européen, élu en Ile-de-France en 2004, ne compte pas baisser les bras. A la tête d?un mouvement fort d?un millier d?adhérents, le Rassemblement pour l?indépendance de la France, Paul-Marie Coûteaux annonce donc qu?il se lance dans la bataille...et insiste bien sur son amitié "de longue date" avec le président de Debout la République (DLR), Nicolas Dupont-Aignan. Une alliance entre DLR et Paul-Marie Coûteaux est-elle prévue? "Je n?exclus aucun soutien français", conclut le député européen.

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