Jean-François Kahn veut "virer Barroso" de la Commission européenne

Par EurActiv.fr pour latribune.fr  |   |  598  mots
La tête de liste MoDem de la région grand Est affirme que l'un de ses objectifs est l'éviction de l'actuel président de l'exécutif européen. Mais il se refuse à avancer le nom d'un candidat alternatif.

"Il faut arriver à tuer cette idée que l?élection européenne est une élection où l?on ne parle que d?Europe.» Jean-François Kahn a fait état, mardi 24 janvier à Paris, de l?avancée de sa campagne pour les européennes. La tête de liste MoDem dans le grand Est a ainsi affirmé que le parlement européen s?occupait aussi bien de politique internationale, en votant des résolutions sur le Tibet ou sur l?Irak, qu?en se penchant sur des dossiers techniques.

Pour le fondateur du magazine Marianne, c?est d?ailleurs l'une des clés pour intéresser les électeurs à l?Europe. "Partout où nous allons, les salles sont pleines", explique-t-il. Avant d?affirmer être "le seul en France" à faire campagne "sur le terrain" depuis un mois. Il a toutefois concédé à un journaliste que les candidats d?Europe Ecologie organisent eux aussi des réunions publiques en région.

Sur le plan européen, il a notamment repris l'idée de la création d?un emprunt qui serait déployé "au moins au niveau de la zone euro". "Comme en temps de guerre", les citoyens pourraient ainsi prêter à l?Etat, mais selon un taux variable fonction des revenus du prêteur. Les "classes moyennes bénéficieraient d?un taux à 5%, alors que les plus riches seraient à 2%", a-t-il expliqué. Il a également indiqué qu?une fois élu, il chercherait à travailler au sein des commissions "Affaires étrangères" et "Culture et éducation".

PPE et PSE renvoyés dos à dos

Jean-François Kahn en a profité pour aborder les problèmes franco-français, consacrant ainsi une large part de son intervention à Nicolas Sarkozy et aux méfaits de sa politique. En ligne de mire: les médias victimes d?une "poutinisation de l?information". Il a également donné quelques pistes pour résoudre la crise économique comme la constitution d?une "holding publique" dotée d?un budget de 200 milliards d?euros.

Mais l'une des priorités du candidat se situe sur un autre plan: "nous voulons virer Barroso", a-t-il affirmé, soulignant que le président de la Commission était le symbole de l?"ultralibéralisme", "le soutien à l?Amérique de Bush" et à "la guerre en Irak". Pas question, en revanche, d?évoquer le moindre nom d?un candidat alternatif à l?ancien Premier ministre portugais. "Il serait très prétentieux d?avancer un nom", a ainsi estimé l?ancien journaliste. "On ne sait pas encore quelle sera la majorité au parlement européen", a-t-il fait observer, soulignant que la question dépendait surtout des gouvernements nationaux.

"Il y a un an, je vous aurais suggéré le nom de Bronislaw Geremek", a-t-il ajouté. Mais, depuis, l?eurodéputé polonais et ancienne figure du mouvement anticommuniste Solidarnosk dans les années 1980 a trouvé la mort dans un accident de voiture.

Il a renvoyé dos à dos l?UMP et le PPE d?une part et le PS et le PSE d?autre part. "Ils sont porteurs d?un système qui a fait faillite", a-t-il estimé, en désignant l?adhésion de la droite au libéralisme et la défense du socialisme, puis du libéralisme par la gauche.

Quant à l?ADLE, groupe parlementaire européen auquel le MoDem est affilié, il a admis que ses membres, dont les libéraux allemands, ne défendaient pas le même modèle de société que le sien. "Mais il faut bien être dans un groupe", a-t-il estimé.

 

(Ecouter l'intégralité du débat, proposé par Euradionantes)


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