Les professionnels de l'électricité veulent réduire massivement leurs émissions de CO2

Ils ont notamment affirmé l'importance du développement des énergies renouvelables et de la réduction des émissions de CO2 en amont et en aval.

L'Union française de l'électricité (UFE) a réuni, mardi 26 mai à Paris, des professionnels du secteur autour des "défis climatiques, nouveaux enjeux électriques". L'occasion de se pencher sur la diminution des émissions de CO2 nécessaire pour atteindre les objectifs fixés à la France dans le cadre du paquet énergie-climat.
Chef d'unité de l'Union européenne des industries de l'électricité (Eurelectric), John Scowcroft a souligné qu'il était nécessaire pour le secteur de diminuer ses émissions de 80% d'ici à 2050. Un objectif qui pourra être atteint plus ou moins rapidement, en fonction de plusieurs facteurs comme la disponibilité de la technologie du captage et stockage du CO2 (CSC), l'utilisation du nucléaire, l'évolution des prix du CO2 sur le marché du carbone ou l'amélioration de l'efficacité énergétique.

"La réduction des émissions de CO2 n'est possible que si le secteur se mobilise en amont et en aval", a pour sa part estimé le directeur de l'optimisation amont/aval et trading d'EDF, Philippe Torrion. Aussi a-t-il souligné qu'il était nécessaire de développer les énergies renouvelables (ENR), et de consolider le parc électrique actuel, notamment via le nucléaire.

De plus, il a estimé qu'il fallait mettre en place un dispositif pour alerter en temps réel le consommateur en lui donnant une meilleure information sur le prix de l'électricité, "en y intégrant le coût du CO2". Une manière de dissuader le client d'utiliser de l'électricité aux périodes de pointe.

6000 éoliennes à construire

"Si nous atteignons les objectifs fixés par le paquet énergie-climat en termes d'énergie renouvelable, notre pays réduira ses émissions de CO2 de 36% en 2020, et non de 23%", a estimé le président du Syndicat des énergies renouvelables et vice-président de l'UFE, André Antoloni. Il a souligné l'importance du développement non seulement de la chaleur collective, mais aussi de l'éolien.

"D'ici à 2020, il va falloir construire 6000 éoliennes en France, c'est-à-dire le triple du parc existant", a-t-il dit. Soit l'équivalent de 5 millions de tonnes équivalent pétrole (MTep). Mais l'objectif est loin d'être atteint. "Le nombre de permis de construire est en chute libre, a-t-il déploré, si bien que l'objectif assigné à la France dans le paquet énergie-climat est menacé."

"La France doit réduire ses émissions de CO2 de 23% et il faut mettre en forme cet objectif", a expliqué le directeur de l'Energie du ministère de l'Environnement, Pierre-Marie Abadie. "Chaque énergie renouvelable présente un point de faiblesse sur lequel il nous faut être vigilant", a-t-il ajouté. Une théorie développée dans les trois Programmations pluriannuelles des investissements (PPI) dans la production d'énergie, (électricité, gaz, chaleur), qui devraient être rendues publiques par le ministère dans les prochaines semaines. Évoquant l'exemple de la biomasse, il a estimé qu'il était nécessaire pour le secteur de l'électricité d'investir dans la filière bois.

Par ailleurs, il a souligné que le parc thermique français allait évoluer. "Il faut en tirer les conséquences pour le réseau gazier", a-t-il souligné, en évoquant la disparition prochaine de certaines centrales à charbon. "Nous entrons dans un cycle d'investissement très important", a-t-il ajouté.


ENR: DES SITUATIONS TRES DIFFERENTES EN EUROPE

En Allemagne, l'éolien a une place prépondérante, avec un parc trois fois supérieur à celui de la France, soit plus de 20 000 mégawatts (MW). "Le gouvernement allemand veut continuer dans ce sens en développant l'éolien offshore", a souligné la directrice des études économiques prix et marché de GDF-Suez. Mais l'Allemagne veut aussi mettre en place les technologies d'enfouissement du CO2, le charbon entrant à 45% dans sa production d'électricité.

Aux Pays-Bas, le gaz naturel, qui constitue 65% de la production électrique, est notamment complété par l'éolien (4%) et la biomasse (4%). Après une période d'hésitations, le gouvernement néerlandais a finalement décidé d'encourager le développement d'éoliennes offshore et des énergies solaires. En parallèle, Amsterdam veut utiliser le CSC, tout en développant des centrales à charbon.

Quant à la Belgique, dont les renouvelables ne constituent que 3% du mix énergétique, elle est encore loin de l'objectif de 6% que le pays doit pourtant normalement atteindre en 2010.

 


Le site EurActiv.fr

 

 

Commentaires 3
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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voilà une bonne nouvelle ! ils VEULENT le faire ! eh bien qu'ils le FASSENT maintenant !!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Comment diminuer en France une production de CO2 qui n'existe pas ? La production électrique de notre pays, pour 95% n'émet pas de CO2 (hydro+Nuclé+ renouvelable). Le thermique n'est plus qu'une variable d'ajustement du réseau et on ne peut pas s'en...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Avez-vous vu, près d'Orléans, cette barrière d'hélices à l'arrêt? A CUBA, il y aurait des coupures de courant pour cause de pénurie. Ces énergies alternatives devraient être remises à leur place

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