Le "oui" irlandais favorable à Ankara, selon le ministre des Affaires étrangères turc

Par EurActiv.fr pour latribune.fr  |   |  435  mots
Ahmet Davutoglu a déclaré qu'un "oui" irlandais au traité de Lisbonne créerait les conditions juridiques favorables pour de futurs élargissements de l'UE.

"La Turquie peut aider l'Europe à devenir un acteur majeur sur la scène internationale si elle est admise dans le club", a déclaré le ministre des Affaires étrangères turc, Ahmet Davutoglu, vendredi 2 octobre à Bruxelles, le jour du second référendum irlandais sur le traité de Lisbonne. Il a par ailleurs insisté sur le fait que son pays ne faisait pas tous ces efforts simplement pour des questions de relations publiques, mais bien pour aider l'UE.

A l'occasion de sa visite, Ahmet Davutoglu a rencontré le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, le commissaire à l'Elargissement, Olli Rehn, et le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, actuellement titulaire de la présidence tournante de l'UE.

Le diplomate turc a fait savoir que son pays était un acteur régional-clef et qu'il jouait déjà le rôle de médiateur neutre dans un certain nombre de conflits dans lesquels les Etats de l'UE ont peu d'influence.

Ahmet Davutoglu a donné plusieurs exemples du rôle de médiateur de la Turquie dans les conflits du Moyen-Orient, du Caucase ou concernant les tensions actuelles sur le programme nucléaire iranien. Il a déclaré qu'Ankara poursuivait une politique de "zéro problème" avec ses voisins. Il a ajouté que les relations extérieures de son pays étaient toutes excellentes.

Interrogé par les journalistes sur les relations de son pays avec la Grèce, avec laquelle un certain nombre de problèmes bilatéraux persistent, Ahmet Davutoglu a néanmoins admis qu'il y avait bien des difficultés. Mais il a précisé qu'il y avait "une grosse différence, comparé à la situation qui avait cours il y a 10-15 ans, parce que les problèmes sont maintenant abordés de manière constructive, sans escalade des tensions". Il a même qualifié la relation entre la Turquie et la Grèce "d'excellente".

Sur la question de Chypre (dont une partie est occupée militairement par la Turquie, NDLR), Ahmet Davutoglu a accusé la partie chypriote grecque de ne pas faire d'efforts dans les négociations actuelles organisées sous le patronage de l'ONU. Il a notamment accusé le président de Chypre, Dimitris Christofias, de ne pas avoir assisté à une réunion trilatérale à New York, avec le négociateur chypriote turc, Mehmet Ali Talat, et une délégation turque. Il a déclaré que pour les Chypriotes grecs, les Chypriotes turcs étaient des "moitiés d'hommes", alors qu'eux-mêmes se considéraient comme des "surhommes".

Retrouvez toute l'actualité européenne, avec notre partenariat EurActiv.fr