Barroso II : l'heure du grand oral

Vingt-six commissaires s'apprêtent à passer sous les fourches caudines du parlement européen. Les auditions par les parlementaires sont bien plus qu'une simple formalité. Michel Barnier exposera son programme mercredi 13 janvier.

Trois longues heures sous le feu des questions des parlementaires. Du 11 au 19 janvier, les commissaires seront auditionnés par les commissions parlementaires compétentes, avant le vote des eurodéputés en plénière, le 26 janvier. Même si plusieurs sources ont

affirmé

à EurActiv.com que les auditions doivent être l?occasion d?évaluer davantage les idées des commissaires désignés que leur personnalité, une polémique sur le passé de certains d?entre eux se dessine à Bruxelles.

Le slovaque Maros Sefcovic, le tchèque Stefan Füle et l?estonien Siim Kallas pourraient en effet être attaqués pour leur appartenance passée à des mouvements communistes. Idem pour la nouvelle chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, qui, dans les années 80, faisait partie d?un groupe ayant reçu des fonds provenant du bloc soviétique. A tel point que le vice-président du groupe S&D, Hannes Swoboda, s?est senti obligé de devancer l?attaque. "L?idée que la nouvelle Commission serait un repaire de communistes honteux est franchement ridicule", s?insurgeait le député européen dans un communiqué, mi-décembre.

Mais la droite assure qu?elle n?en fera rien. "Les élus du PPE mettront à l?épreuve les futurs commissaires de façon scrupuleuse, mais sans chasse aux sorcières", a pour sa part réagi le président du groupe PPE, Joseph Daul.

Il faut dire que plusieurs commissaires issus des rangs du PPE sont également soupçonnés d?avoir entretenu des liens plus ou moins proches avec des mouvements communistes. Outre José Manuel Barroso, qui fut un militant actif du mouvement maoïste au Portugal, la commissaire bulgare désignée, Rumania Jeleva, est également dans ce cas de figure. Elle fait en effet l?objet d?une controverse en raison d?allégations portant sur les rapports de son mari avec un groupe d?affaires russe.

Ces auditions sont loin d?être de pures formalités. En 2004, l?italien Rocco Buttiglione (PPE) fut recalé par la commission des libertés pour des propos tenus sur les femmes et les homosexuels, jugés rétrogades. Malmenée par les commissions des Affaires économiques et du Marché intérieur, la lettone Ingrida Udre s?était retirée et le hongrois Laszlo Kovacs avait été forcé de changer de portefeuille par les députés européens de la commission Industrie.

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