PME françaises : un changement d'orientation stratégique s'impose pour 2010

En Europe, les PME de l'Hexagone sont parmi les plus confiantes dans une sortie de crise rapide. Leur capacité réelle à profiter d'un rebond international reste pourtant très faible.

En France, 59% des PME interrogées par l?institut de sondage Opinion Way anticipent une sortie de crise dès 2010. Un chiffre largement supérieur à la moyenne européenne fixée à 44%. L?étude, menée à l?automne 2009 pour le compte du cabinet d?audit KPMG, concerne 3.200 dirigeants de petites et moyennes entreprises employant entre 50 et 99 personnes dans huit pays d?Europe occidentale.

A la lumière de cette analyse comparative, présentée le 2 février 2010, les difficultés des PME françaises apparaissent plus importantes que la moyenne européenne à bien des égards. La crise a mis en exergue les faiblesses structurelles du tissu français, ainsi que certains comportements spécifiques de la part des entrepreneurs.

Premier constat : bien que l?effondrement des échanges internationaux ait été partout plus rapide que le ralentissement du marché intérieur, l?impact de la crise sur les activités d?export a été particulièrement fort en France, où il a chuté de 58%, contre 43% en moyenne en Europe.

Jean-Eudes du Mesnil, secrétaire général de la Confédération générale des PME (CGPME), a souligné le très faible niveau d?internationalisation des PME françaises, considéré comme l?un des principaux freins à la reprise. Seulement 14% des chefs d?entreprises dans l?Hexagone envisagent l?export comme une priorité pour les années à venir.

Selon Christophe Bernard, directeur du développement de KPMG, une éventuelle relance des échanges en Europe profitera de toute façon assez peu aux entreprises françaises, qui exportent peu et qui sont massivement structurées autour des services. "L?hyperdomination du secteur tertiaire au détriment de l?industrie est un facteur discriminant pour la France", a précisé quant à lui Jacky Lintignat, directeur du cabinet d?audit. "Car il est plus difficile, par nature, d?exporter dans le secteur des services".

Autre spécificité française, les difficultés d?accès au crédit. 35% des sondés se sont sentis abandonnés par les financeurs, contre 29% en moyenne en Europe. D?après un sondage Ifop réalisé auprès de 400 dirigeants français en janvier 2010, 44% d?entre eux se restreignent dans leurs investissements et leurs demandes auprès des banques, anticipant sur le durcissement global de l?accès aux fonds. Ce phénomène, qualifié "d?auto-restriction", serait un véritable fléau européen.

L?innovation figure en deuxième position parmi les mesures stratégiques majeures annoncées par les PME européennes pour les deux années à venir. L?Italie et l?Irlande se montrent particulièrement proactives dans ce domaine, contrairement aux PME françaises, qui comptent investir moins que la moyenne européenne.

 

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