Les marchés doutent du mécanisme européen d'aide à la Grèce

Par EurActiv.fr pour latribune.fr  |   |  437  mots
Athènes veut entamer des discussions avec la Commission européenne et le FMI sur un programme de politique économique. Tandis que les marchés font du "yoyo" avec les taux d'intérêt du pays.

Pourquoi les marchés ne se calment-ils pas ? Quelques jours après la

clarification

du mécanisme d?aide à la Grèce par les dirigeants européens, dimanche 11 avril, les places financières ne semblent toujours pas s?apaiser, et les taux d?intérêt de l?emprunt grec de référence à 10 ans ne cessent de faire du yoyo.

Jeudi 15 avril, le taux de l?obligation d?Etat grec à 10 ans a dépassé la barre des 7,3%, se rapprochant des records de la semaine d?avant. En cause: l?agence Moody?s, qui a menacé de dégrader une nouvelle fois la note de la Grèce dans les semaines à venir. Vendredi 9 avril, c?est l?agence Fitch qui avait rétrogradé Athènes de deux échelons, faisant ainsi passer la note du pays de BBB+ à BBB-.

Les précisions européennes n?ont-elles donc eu aucun effet ? "Les marchés financiers regardent toujours davantage la plomberie que les engagements", explique l'économiste en chef "France" de Barclays Capital, Laurence Boone. D?où la nécessité de clarifier les zones d?ombre qui subsistent: qui coordonnera le mécanisme s?il est déclenché ? Si la Grèce fait défaut, qui, du FMI ou de tel ou tel Etat membre, sera remboursé le premier ?

Si la Grèce ne faisait aucun effort, sa dette, qui s?élève aujourd?hui à 113% du PIB, serait portée à 124% en 2010, 146% en 2013 et 182% en 2016, selon des projections de la Barclays. Une situation intenable. Mais les marchés sont aussi attentifs à l?ampleur de l?effort qu?un Etat doit accomplir, explique Laurence Boone. Or, les cycles de réformes menées par d?autres pays de l?OCDE dans le passé, comme la Belgique, l?Irlande, la Finlande ou le Canada, montrent que les plus grandes coupes budgétaires sont faites dans les dépenses de la sécurité sociale et celles de la masse salariale de la fonction publique.

"La Grèce a le système de retraite le plus généreux de la zone euro", poursuit-elle, en soulignant qu?aujourd?hui, les retraites pèsent 22 points dans le produit intérieur brut du pays. "On demande aux Grecs un effort colossal", poursuit l?économiste, qui ajoute que des ajustements antérieurs ont souvent eu lieu dans des pays nordiques "où la cohésion sociale est très forte". D?où un scepticisme des marchés pour le cas grec.

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