Une campagne anti-avortement hongroise cofinancée par Bruxelles

Les fonds du programme de solidarité sociale, Progress, ont servi au financement d'une campagne anti-avortement. La commissaire Viviane Reding a condamné les autorités hongroises.
Copyright Reuters

Le zèle avec lequel la Commission semble surveiller l'utilisation des fonds alloués par ses programmes européens peut laisser dubitatif.

Le programme Progress, chargé de concrétiser les engagements sociaux européens, a servi à financer en partie une vaste campagne anti-avortement de 416.000 euros. Des affiches collées dans le métro et sur les arrêts de bus à Budapest ont mis en scène, au mois de mai dernier, les implorations d?un f?tus s?adressant à sa future mère : "je comprends bien que tu n'es pas encore prête pour moi, mais donne-moi au service d'adoption, laisse moi vivre !"

Mercredi 8 juin, la parlementaire française (S&D, socialiste) Sylvie Guillaume a interpellé la commissaire européenne chargée des droits fondamentaux, Viviane Reding à ce sujet. "Nous entamerons des procédures pour mettre un terme à l'accord et tirer les conclusions qui s'imposent, y compris financières", a promis Viviane Reding.

Tensions

Les manières de faire du gouvernement conservateur hongrois dirigé par Viktor Orban ne sont décidement pas du goût de Bruxelles. Imprégnée des idées du parti majoritaire, le Fidesz, la nouvelle Constitution crée, depuis le mois d'avril dernier, une polémique qui dépasse de loin les frontières hongroises.

L'article II du texte rappelle le ton donné à la campagne d'affichage en déclarant que "le foetus doit être protégé dès sa conception".

Pourtant le secrétaire d'Etat à la famille et à la jeunesse, Miklós Soltész, se défend d'effectuer un premier pas vers l'interdiction de l'IVG en Hongrie avec cette campagne : "La société hongroise n'est pas prête pour l'interdiction de l'avortement, comme les Polonais par exemple. Ce n'est d'ailleurs pas ce que nous cherchons, nous souhaitons insister sur l'importance de la vie", a-t-il déclaré au site d'actualité francophone hongrois, Hu LaLa.

Le projet présenté à la commission européenne avait pour but de contribuer au bonheur de familles "équilibrées", s'est justifé Viktor Orban dans un communiqué de presse peu de temps après les reproches de la commissaire.

Lire la suite de l'article Une campagne anti-avortement hongroise cofinancée par Bruxelles

 Retrouvez toute l'actualité européenne, avec...

Commentaires 4
à écrit le 16/06/2011 à 7:33
Signaler
De quoi se mèle Bruxelles? Chaque pays doit avoir son libre arbitre sur ce genre de sujet.

à écrit le 15/06/2011 à 16:14
Signaler
Merci à la Hongrie et à la Pologne qui ont encore le sens de la vie, de la défense du plus faible!

à écrit le 15/06/2011 à 15:05
Signaler
Avez-vous demandé à V. Reding si l'argent de Bruxelles n'aurait pas également servi à financer des campagnes pro-avortement, en France par exemple ? Ne craint-on pas d'avoir deux poids deux mesures ?

le 15/06/2011 à 16:21
Signaler
Il n'existe pas de campagne pro-avortement en France. Il ne faut pas tout mélanger : l'idéologique et le social. Le premier n'a pas sa place dans les budgets de l'Europe, le deuxième oui.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.