Crise de la dette grecque : bras de fer entre dames de fer

Angela Merkel pose ses conditions à un second plan d'aide à la Grèce, Christine Lagarde critique les tergiversations de la zone euro.
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L'Allemagne a douché les espoirs d'une grande réforme de la zone euro lors du sommet de jeudi, alors que le FMI s'impatiente face aux tergiversations de l'Europe pour accoucher d'un second plan d'aide à la Grèce et éviter une contagion de la crise de la dette.

Habituée à souffler le chaud et le froid, la chancelière Angela Merkel a prévenu mardi qu'il n'y aurait "pas de grande avancée spectaculaire d'un coup" au sommet des dirigeants des pays de l'Union monétaire à Bruxelles.

Si la finalisation d'un nouveau plan d'aide grec semble bien sur les rails, la réunion de jeudi ne devrait donc pas être l'occasion d'un "grand soir" vers plus de fédéralisme dans la zone euro, comme le souhaitent certains pays, tels la Belgique.

Faisant preuve de la même prudence, le ministre français des Affaires européennes Jean Léonetti a prévenu lundi soir que le sommet ne déboucherait peut-être pas sur une solution "totalement définitive qui règle définitivement les problèmes des dettes souveraines des pays de l'euro".

Face à cette approche au compte-gouttes, le Fonds monétaire international (FMI) a donné de la voix mardi. Il a ouvertement reproché à la zone euro de ne pas avoir de "plan d'action cohérent" face à la crise de la dette publique, qui pourrait connaître une "issue tout à fait imprévisible".

Les Etats membres du conseil d'administration du FMI, dirigé depuis début juillet par la Française Christine Lagarde , ont par ailleurs appelé les Européens à une plus grande "clarté" sur les demandes faites aux créanciers privés de la Grèce.

L'Allemagne veut à tout prix les impliquer dans le sauvetage de la Grèce, pour des raisons politiques, mais la Banque centrale européenne redoute un engrenage dangereux pour le secteur bancaire.

Les discussions tous azimuts se sont poursuivies mardi avec une réunion de hauts responsables de la zone euro à Bruxelles, dont le secrétaire général de la présidence française, Xavier Musca, homme-clé des négociations à Paris sur la crise de la dette.

La question d'un défaut de paiement ou non de la Grèce reste au centre des débats.

La France a rappelé lundi par la voix de son ministre des Finances François Baroin qu'elle ne voulait pas entendre parler d'"événement de crédit" d'Athènes.
Or, la plupart des options envisagées mettant à contribution les créanciers privés de la Grèce entraînerait de facto un tel "événement de crédit" ou un défaut partiel de la Grèce.

Le rachat de la dette grecque, une option qui monte en puissance, pourrait ne pas déboucher sur un défaut si la Grèce elle-même réalise l'opération grâce à des prêts européens. Avantage: le coût de la dette grecque sur les marchés est très bas actuellement et cela permettrait de réduire le volume global de l'endettement du pays.

Mais si le Fonds européen de secours (FESF) rachète lui-même les obligations grecques, il y aurait un risque de défaut partiel.

Autre option envisagée par la France en particulier: la création d'une taxe bancaire spéciale dans la zone euro. Cette solution "aurait l'avantage de ne pas faire intervenir directement les banques et donc de ne pas potentiellement créer de défaut" de paiement de la Grèce, a expliqué M. Leonetti.
Les banques françaises et allemandes ont exprimé leur mécontentement. "Si les responsables politiques réfléchissent à un impôt exceptionnel, alors il devrait s'appliquer à tous les citoyens de la zone euro", a estimé mardi le président de la fédération allemande des banques privées, Michael Kemmer.
Pendant ce temps, la Banque centrale européenne envoie des signaux contradictoires. Son président Jean-Claude Trichet a refusé mardi à nouveau tout défaut de paiement de la Grèce. Mais un autre responsable de l'institut, l'Autrichien Ewald Nowotny, a jugé que "certaines propositions qui causeraient un défaut partiel de très courte durée pourraient ne pas avoir des conséquences désastreuses".

Lire aussi : Le document qui révèle les trois scénarii pour sauver la Grèce

Commentaires 16
à écrit le 20/07/2011 à 10:41
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On reproche aux grec de vivre à crédit. Mais tout notre système ne peut fonctionner qu'avec du crédit, puisque pratiquement toute la valeur créée est confisquée par une petite fraction d'acteurs financiers. Les banques sont les marchands de crédits. ...

le 20/07/2011 à 16:20
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Les banques en grands accusés ! Toujours facile d'accuser les autres de ses propres faiblesses. En ce qui concerne les grecs citoyens et élus sont totalement co-responsables, mêmes si certains par leurs fonctions ou connaissances le sont plus que d'a...

à écrit le 20/07/2011 à 9:30
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Incroyable ! Nos dirigeants pensent régler le problème en creusant un nouveau trou pour combler le premier.

à écrit le 20/07/2011 à 8:35
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Evolution, pas révolution. En fait chacun (chacune) est dans son rôle et c'est bien comme cela.

à écrit le 20/07/2011 à 7:38
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Qui se souvient de l'intervention des banquiers pour demander que les états aident aussi les particuliers ? Un peu de discrétion de la part des banques est-ce trop demander ? Les élus prennent des risques à chaque élection ; il semble que certains ba...

à écrit le 20/07/2011 à 5:29
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Avec la chute du mur l'echec de l'Europe devenait inévitable. Et cela devrait arranger beaucoup de grandes puissances qui vont pouvoir profiter de la discorde et de la rivalité des pays d'Europe.

à écrit le 19/07/2011 à 20:48
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La cigale ne veut plus payer pour les fourmis. Depuis la réunification, les allemands ont du payer plus d'impôts et faire des économies, pendant que d'autres ont profité de l'Euro pour vivre au dessus de leurs moyens. Et bien maintenant dansez!

le 19/07/2011 à 21:38
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Je reviens de vacances en Grece. Les plus grosses voitures les plus gros bateaux les plus belles villas appertienne aux grecs. Les plus grands Hotels et restaurents frequentes que par les grecs.Il faud avoir des moyens de payer le litre du lait 1,75 ...

le 20/07/2011 à 6:52
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Je reviens aussi de Grèce et je n'ai pas vu la même chose. D' après vous Il n' y aurait que des Grecs dans les grands hôtels et restaurants. Des gros bateaux appartenant tous à la population grecque? Monsieur vous étiez dans le 7è ou 16è arrondisseme...

le 20/07/2011 à 10:11
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Je de la famille en grece et je sais de quoi je parle. Le litre d essence a 1.70-1.80 eu il faud avoir des moyens pour payer. Tous des paroles - ils savent ce qu il faud faire mais ils ne sont pas capable de l appliquer. Ce ne pas possible d avaler l...

le 20/07/2011 à 10:46
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J'espère que vous l'écrivez mieux que le français.

à écrit le 19/07/2011 à 20:21
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Dans une guerre il y a toujours des traitres, les "collabos" avec la guerre, et dans la guerre économique, il y a une Avocate supreme des fonds de pension et banquiers américains qui vient d'etre désignée au FMI... et donc ne doutons pas que les peup...

à écrit le 19/07/2011 à 19:48
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Cette crise montre qu'il n'y a pas ou plus de solidarité intra-européenne, chacun tire la couverture à lui. je comprends que certains ne veulent pas payer pour les autres mais si nous avons fauit l'euro c'est bien pour faire preuve de solidarité, non...

le 20/07/2011 à 9:43
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non c'est faux complètement faux , le traité de Maastricht était au départ fondé sur le principe qu'il n'y a pas de dépendance financière à l'encontre des membres et c'est imposé par les Allemands sauf qu'avec cette crise , cette règle n'est plus res...

le 20/07/2011 à 11:14
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Eurofederal a l'origine seul des minorites minuscule au sein de l'UE voulait une federation solidaire telle que vous vous l'imaginer. Cette minorite n'a visiblement pas le muscle ni le nombre pour appliquer les mesures necessaire pour creer une un...

à écrit le 19/07/2011 à 18:51
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Merkel sait une chose c'est que les français ne sont pas les plus crédibles; c'est déjà beaucoup.

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