Merkel veut modifier les traités de l'Union européenne

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  486  mots
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Angela Merkel juge que modifier les traités de l'Union européenne s'impose pour pouvoir combattre la crise de la dette dans la zone euro mais estime que ces changements peuvent être minimes, voire confinés aux seuls pays de la zone euro.

L'Union européenne avait eu des difficultés à faire adopter le Traité de Lisbonne, qui avait été dans un premier temps rejeté par référendum dans plusieurs pays.

"Je suis convaincue que seules des solutions politiques peuvent résoudre la situation", a-t-elle dit à Berlin. "Une avancée vers une nouvelle Europe ne pourra se faire que si nous sommes prêts à changer nos traités".

"Cela peut se limiter aux pays membres de la zone euro; cela peut se faire sous la forme d'un protocole... Ce serait un changement très limité du traité", a-t-elle expliqué. "Mais les gouvernements nationaux doivent se préparer à se lier de manière contraignante à la communauté."

Le chancelière allemande a également incité les pays de l'Union européenne non membres de la zone euro à collaborer avec elle à une plus grande intégration en dépit de l'opposition farouche de certains pays comme la Grande-Bretagne.

"Il y a en ce moment beaucoup de tensions, parce que les membres qui ne font pas partie de la zone euro disent (que ceux qui en font partie) doivent assumer eux-mêmes les problèmes de l'euro mais ils disent aussi qu'ils ne peuvent pas qu'on les laisse sur le bord de la route; tout cela réclame beaucoup de tact politique, le gouvernement allemand y est préparé", a affirmé Merkel.

"Nous voulons une Union européenne avec la Grande-Bretagne, avec une Pologne forte. Nous invitons autant de pays qu'il est possible à travailler avec nous sur l'euro".

Londres a signalé son opposition en particulier sur le dossier d'une taxe sur les transactions financières applicable à l'ensemble de l'Union européenne. Voulue par Berlin, cette taxe fait peur aux Britanniques car, selon eux, elle ferait perdre des affaires à la place londonienne.

Le Premier ministre britannique David Cameron, classé eurosceptique, rendra visite à Merkel à Berlin vendredi.

La chancelière a également dit que les institutions européennes devaient disposer de la capacité d'intervenir dans les budgets nationaux si les règles de déficit n'étaient pas respectées et que toute plainte devait être déposé devant les tribunaux européens.

Elle a prévenu que la zone euro entrait dans une nouvelle phase de la crise de sa dette, ajoutant que même une intervention de la Banque centrale européenne (BCE) comme prêteur en dernier ressort ne permettrait pas de la résoudre.

"Si les politiciens pensent que la BCE peut résoudre la crise de l'euro, alors ils se trompent", a-t-elle dit.

Par ailleurs, les régulateurs bancaires européens doivent rapidement indiquer quelles sont les banques qui ont besoin de fonds propres supplémentaires, a-t-elle ajouté.