Le FMI débloque 638 millions d'euros pour la Lettonie... qui n'en veut pas !

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  305  mots
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Le Fonds monétaire international a donné mercredi son feu vert à la dernière tranche de son prêt à la Lettonie, pays touché en 2009 par une récession vertigineuse et qui a mis en oeuvre un des programmes d'austérité les plus durs au monde. Mais la Lettonie a fait savoir qu'elle n'en aurait pas besoin.

Le FMI a indiqué dans un communiqué que son conseil d'administration avait voté pour mettre à disposition de Riga une dernière somme de quelque 638 millions d'euros, dans le cadre de ce prêt accordé en décembre 2008.

Mais la Lettonie ne compte pas piocher dedans, et le montant emprunté au final devrait rester à 1,16 milliard d'euros. Le Fonds s'est félicité du retour du pays à la croissance, tout en soulignant qu'il restait beaucoup à faire pour que celui-ci se redresse des trois années de recul du produit intérieur brut entre 2008 et 2010, dont une chute de 18% en 2009.

"L'économie se rétablit maintenant et connaît une forte croissance. [...] La compétitivité s'est améliorée, et les très grands déficits courants d'avant la crise ont été corrigés", a-t-il noté. Mais "de nombreux défis subsitent. L'activité reste bien inférieure à son niveau d'avant-crise et le taux de chômage letton, tout en baissant, reste élevé à 14,6%. La part de la population sous le seuil de pauvreté reste parmi les plus élevées de l'Union européenne", a-t-il ajouté.

La Lettonie est souvent citée par le FMI comme une réussite des programmes de rigueur budgétaire: sur la durée du prêt, elle a réussi a abaisser le déficit budgétaire d'un montant équivalant à 15% du PIB. Selon les données du FMI, rares sont les pays dans l'Histoire ayant réussi à en faire autant.

Mais cette austérité draconienne a été critiquée par de nombreux économistes pour son coût social et humain, qui a entraîné émigration et dégradation des services publics.

La Lettonie s'est fixé pour objectif d'adopter l'euro en 2014. Elle a pour cela maintenu l'ancrage de sa monnaie, le lat, à l'euro au plus fort de la crise, contre l'avis initial même du FMI.