Le Royaume-Uni au bord de la sécession

Par Romain Rénier  |   |  251  mots
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Opposé à une renégociation des traités, David Cameron a isolé le Royaume-Uni au sein de l'Union européenne.

Le « splendide isolement » britannique ne date pas d'hier. Évoqué pour la première fois en 1896 par lord Goschen, il a repris de la vigueur cette année. Lors du sommet européen du 9 décembre, David Cameron a dit « non » à l'Europe.

En cause, la volonté des 26 autres membres de l'Union européenne d'avancer vers une union fiscale, prémices à une gouvernance économique commune. De quoi poser à nouveau la question : le Royaume-Uni, entré dans la Communauté économique européenne en 1973, souhaite-t-il vraiment rester dans l'Union européenne ? Après s'être opposé au Système monétaire européen et à la Politique agricole commune par le célèbre « I want my money back » de Margaret Thatcher, le Royaume-Uni a tourné le dos à la monnaie unique en 1991. L'adhésion à l'euro avait pourtant été évoquée en 1997. Mais aujourd'hui, 65 % des Britanniques prévoient la disparition de l'euro. Et à la City, on freine des quatre fers face à la mainmise potentielle de Bruxelles sur la finance.

De quoi conforter David Cameron dans son opposition à la négociation d'un nouveau traité. D'abord agacés par le veto opposé par Londres, les Vingt-Six ont choisi de s'entendre sans le Royaume-Uni.

Mais, largement dépendante de l'Union européenne, qui absorbe plus de la moitié de ses exportations, l'île n'a pas intérêt à s'éloigner de ses partenaires. D'autant que, d'après l'Institute for Public Policy Research, l'économie britannique n'est pas mieux lotie que celle de ses voisins, et devrait entrer en récession en 2012.