La tragédie grecque, symbole de l'impuissance de l'Union

Par Robert Jules  |   |  283  mots
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En 2011, le pays est toujours en crise, et toujours plus exsangue. La possibilité d'une sortie de l'euro est envisagée.

Contrairement au programme de redressement sur plusieurs années, qui avait été annoncé avec la mise en place d'une première aide conjointe de 110 milliards d'euros de l'Europe et du Fonds monétaire international (FMI) à la Grèce en 2010, la République hellène ne reviendra pas faire appel aux marchés en 2012.

En 2011, il aura fallu débloquer une nouvelle aide de 120 milliards d'euros, et ses modalités, en particulier le « haircut », soit le montant de la perte essuyée par les investisseurs privés détenteurs d'obligations grecques, ne sont pas encore bouclées. Car la Grèce est exsangue : récession, chômage, exode, système bancaire, évasion fiscale, crise sociale, incapacité des politiques à mener certaines missions, corruption...

Certains responsables européens commencent à évoquer la possibilité que le pays sorte de la zone car le cercle vicieux de l'austérité et de la pauvreté sans possibilité de dévaluer est en train d'enfoncer le pays. Incapable de s'unir le Parti socialiste au pouvoir, le Pasok a fini par se diviser, obligeant le Premier ministre, Georges Papandréou, à démissionner, après avoir tenté de se maintenir, en annonçant un référendum populaire, mais qui lui a attiré les foudres des responsables européens, Nicolas Sarkozy en tête. Désormais, c'est l'ancien patron de la banque centrale du pays, Lucas Papademos, qui dirige une coalition gouvernementale où dominent les socialistes, et où l'on trouve en plus des conservateurs, l'extrême droite. Comme son prédécesseur, Lucas Papademos peine à trouver un consensus de nature à répondre aux exigences des plans des créanciers. Et la prochaine tranche de l'aide en 2012 pourrait à nouveau donner lieu à d'âpres négociations.