Les ministres de la zone euro en butte à une longue liste de problèmes conjoncturels

Outre le cas grec, l'Eurogroupe peine à trouver des solutions sur les conditions du renforcement du futur mécanisme européen de stabilité.
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La récession qui est de retour en Europe périme à toute allure les décisions des dirigeants et transforme des solutions sensées préparer le moyen terme en simple expédient de court terme. Il en va ainsi de la restructuration de la dette publique grecque. La réunion des ministres des finances de la zone euro lundi soir à Bruxelles aurait dû être l'occasion de donner un feu vert au gouvernement Papademos pour faire une offre formelle aux créanciers privés. Mais elle n'a pas encore été finalisée que déjà, on craint de devoir sortir du cadre qui avait été défini en juillet et octobre. Les Européens redoutent ? non sans raison ? que cette « remise » de plus de 100 milliards ne suffise pas à rétablir la solvabilité grecque. Or, pour Berlin, tout accord doit permettre de ramener le stock de dettes « à pas beaucoup plus que 120 % du PIB » d'ici à 2020, a rappelé Wolfgang Schäuble qui était de passage lundi matin à Paris pour parler harmonisation fiscale avec son homologue français. En 2011, les chefs d'État se sont engagés sur une restructuration « volontaire ». Mais le camp grandit de ceux qui estiment, comme on le fait officieusement à Berlin, qu'une offre sévère imposée à l'ensemble des créanciers privés, est une option envisageable. L'urgence rattrape aussi les Européens au sujet du Mécanisme de stabilité. Le nouveau fonds doté d'un capital « en dur » de 80 milliards d'euros devait constituer lundi soir le plat de résistance des ministres. De nombreux détails restent à régler pour permettre sa mise en place en juillet 2013. Mais à Berlin, où elle rencontrait la chancelière Angela Merkel, Christine Lagarde a d'ores et déjà jugé nécessaire une augmentation des moyens d'intervention européens plafonnés à 500 milliards d'euros à la demande de l'Allemagne, leur principal contributeur.

Un « pare-feu plus vaste »

La directrice générale du Fonds monétaire international a plaidé pour un « pare-feu plus vaste ». L'eurogroupe veut attendre mars avant de revoir éventuellement ce montant. Il est déjà probable que le rythme de déblocage du capital doive être accéléré par rapport à ce qui était prévu. Enfin, la touche finale devait être apportée au traité intergouvernemental qui grave dans le marbre l'équilibre budgétaire et le rythme de désendettement des États. Un traité qui devrait être signé le 30 janvier par tous les États membres, sauf le Royaume-Uni, mais devra être ratifié en France par le Parlement issu des élections législatives de juin. On peut déjà se demander si réduire le stock de dette française de 1,5 % de PIB, comme le prescrit le traité, en période de non-croissance est irréaliste. Dimanche, François Hollande a averti qu'il « renégocierait » le traité s'il était élu.

 

Commentaires 2
à écrit le 26/01/2012 à 17:55
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Il est bien connu que donner une réponse simple à un problème complexe surprend au premier coup.Mais n´est-ce pas souvent les réponses soimples qui sont les plus justes? Le mal qui frappe les pays "riches"( on devrait dire "endettés") a une origine ...

à écrit le 25/01/2012 à 3:00
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"François Hollande a averti qu'il « renégocierait » le traité s'il était élu". !!!! comme c'est drôle, ou plutôt gravissime : hollande n'a même pas compris que pour négocier, il faut être 2 !!!!!!!!!!!!!!!!!!

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