Pourquoi la Finlande ne veut pas de la taxe Tobin

Le premier ministre finlandais a fait savoir qu'il n'accepterait pas de taxe Tobin réduite aux 17 pays de la zone euro. Au grand désespoir de Paris.
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C?est un coup dur pour les espoirs de Nicolas Sarkozy concernant la taxe sur les transactions financières. De passage à Stockholm, le premier ministre finlandais Jyrki Katainen a martelé qu?il refuserait ce type de taxe si elle était limitée à la seule zone euro. L?unique mode acceptable pour le chef du gouvernement finlandais est une taxe qui s?appliquerait aux 27 pays membres de l?union européenne.

Coup dur pour Paris

Cette annonce est clairement un coup dur pour le gouvernement français qui va introduire dans l?hexagone une taxe de ce type dès le 1er août prochain. Paris entendait servir de « modèle » à ses partenaires et créer un mouvement afin qu?une taxe européenne voient vite le jour. Mardi, une lettre avait été postée à la présidence danoise de l?Union européenne par neuf Etats membres afin de lui demander « d?accélérer » la création d?une telle taxe. A Bercy, on n?hésitait pas alors à évoquer l?hypothèse d?une « coopération renforcée » entre neuf pays membres au minimum, comme prévu par les traités. Sauf que la Finlande, signataire de cette missive semble le maillon faible du dispositif français. Helsinki craint en effet que sa place financière, déjà réduite, ne disparaisse entièrement au profit de son grand voisin suédois qui est un opposant acharné à la « taxe Tobin ».

Résistance suédoise

A Stockholm, en effet, on déjà introduit en 1983 une taxe de ce type qui avait entraîné un exode des services financiers. Au lieu des 1,5 milliard de couronnes prévues, les recettes de cet impôt avaient fini par ne plus rapporter que 80 millions de couronnes en 1991, lorsque l?impôt avait été supprimé. En Suède, on n?a pas oublié cette expérience et le royaume nordique est, avec le Royaume-Uni, le fer de lance de l?opposition à la Taxe sur les transactions financières en Europe.

Risque allemand
Le « non » finlandais est d?autant plus préoccupant qu?il pourrait être utilisé par l?Allemagne pour se retirer du jeu. Angela Merkel, prise entre la résistance de son allié libéral et des milieux d?affaires allemands, et la volonté d?afficher son unité avec Nicolas Sarkozy, a souvent insisté sur sa volonté d?imposer la taxe à la zone euro dans son ensemble. L?avenir de « l?exemple français » sur la taxe Tobin se joue donc à Helsinki.
 

Commentaire 1
à écrit le 10/02/2012 à 7:23
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Le premier ministre finlandais se nomme Jyrki Katainen ... Merci

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