Bruxelles demande à Merkel de lâcher du lest et de renforcer le MES

La Commission européenne a appelé à nouveau jeudi la zone euro à renforcer son futur pare-feu contre la crise de la dette, le Mécanisme européen de stabilité (MES), dans un appel à peine voilé à Berlin qui refuse d'augmenter le volume de ce dispositif mais est isolé.
Olli Rehn, le commissaire aux Affaires économiques et monétaires de l'Union européenne Copyright Reuters

"Nous devons renforcer les pare-feu financiers de la zone euro pour être en mesure de surmonter la crise (de la dette) et renouer avec la croissance", a estimé le commissaire aux Affaires économiques, Olli Rehn, après avoir présenté de nouvelles prévisions économiques lors d'une conférence de presse . "Pour nous, le renforcement du pare-feu financier de la zone euro fait partie d'un ensemble avec le pacte budgétaire, qui va garantir une discipline" renforcée en Europe et "dans un autre temps, la consolidation fiscale accrue mise en place par des pays comme l'Espagne et l'Italie", a-t-il estimé.

Demander le renforcement du fonds, c'est aussi une manière de signifier à la chancelière allemande Angela Merkel qu'elle a obtenu ce qu'elle voulait, un nouveau traité durcissant la discipline budgétaire dans l'Union monétaire, et qu'il est temps à présent pour elle de lâcher du lest sur le volet solidarité avec les pays fragiles. Voulu par l'Allemagne en échange de son soutien financier, le pacte budgétaire doit être signé par 25 pays de l'Union européenne, lors du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement qui aura lieu les 1er et 2 mars à Bruxelles. Il propose de renforcer la discipline dans ces pays en instaurant notamment une règle d'or pour la maîtrise des déficits publics.

Pour la Commission européenne, il convient d'augmenter le volume du Mécanisme européen de stabilité, qui entrera en vigueur en juillet 2012 et cohabitera pendant un an avec son prédécesseur, le FESF, lui temporaire. Le MES doit être doté d'une capacité de prêts de 500 milliards d'euros mais ce volume doit être réévalué lors du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement les 1er et 2 mars à Bruxelles. Les partenaires de l'Allemagne au sein de la zone euro et la Commission, ainsi que le FMI, militent pour ajouter les 250 milliards d'euros restants du FESF aux 500 milliards d'euros du MES, soit 750 milliards d'euros au total.

Berlin souhaite de son côté limiter la capacité totale de prêts de 500 milliards d'euros en combinant les deux fonds. "La position du gouvernement allemand n'a pas changé : il ne voit pas de nécessité d'augmenter le volume du Mécanisme européen de stabilité (MES) pour le moment", a déclaré mercredi à berlin le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert.

Commentaire 1
à écrit le 24/02/2012 à 8:30
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espérons que les allemands ne cèdent en rien sur leurs principes. La mutualisation des dettes, s'est mieux déshabiller Pierre pour habiller Paul sans pour autant régler le problème de surendettement des Etats souverains. Es lebe Deutschland !

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