La BCE n'accepte plus les obligations d'Etat grecques en actifs de garantie

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé la suspension temporaire de la possibilité, pour les banques, d'apporter des obligations grecques en garantie pour les opérations de refinancement.
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La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé mardi 28 février la suspension provisoire de l'éligibilité des obligations grecques au rang de collatéral, c'est à dire au rang d'actifs acceptés en garantie pour obtenir des financements à son guichet. Une décision qui est la conséquence de la notation de la grèce suite à la mise en oeuvre du programme d'échanges des titres détenus par les créanciers privés. Lundi soir, Standard & Poor's a en effet abaissé la note du pays à défaut sélectif. La BCE a précisé, dans son communiqué, qu'il reviendrait aux banques centrales nationales de fournir des liquidités d'urgence aux établissements qui ne pourront plus se financer auprès d'elle. La suspension devrait être levée à la mi mars.

Anticipation

Les responsables de la zone euro avaient cependant anticipé un déclassement de la Grèce après l'adoption d'un deuxième plan de sauvetage et le déclenchement de la procédure d'échange de dette. Ils avaient donc convenu avec la BCE, lors de l'accord du 21 juillet 2011 (confirmé en octobre dernier), d'un montage financier complexe: Athènes bénéficierait de 35 milliards d'euros de soutien apportés par le Fonds européen de stabilité financière (FESF), des sommes qui pourraient ensuite être apportées à titre de garantie à la BCE afin qu'elle continue d'accepter des titres souverains grecs lors de ses opérations de financement. Mais ce mécanisme n'a pas encore été activé.

Opération de refinancement

Le déclassement de la note grecque est donc particulièrement malvenu pour la BCE, qui doit procéder mercredi à sa deuxième - et probablement dernière - opération de refinancement à trois ans, l'un de ses principaux outils de lutte contre l'impact de la crise de la dette et le risque d'un assèchement du crédit en Europe. La BCE, qui pourrait à cette occasion apporter quelque 500 milliards d'euros aux banques, a souligné mardi que les banques centrales pouvaient elles aussi, en cas d'urgence, fournir des liquidités en attendant l'activation du mécanisme de soutien à Athènes, après quoi les obligations grecques devraient en principe être de nouveau acceptées comme collatéraux.

Événement de crédit ?

Par ailleurs, l'International Swaps and Derivatives Association (ISDA), qui représente les intervenants des marchés dérivés, a été interrogée sur la question de savoir si un événement de crédit s'est produit sur la dette grecque après le déclenchement par Athènes de la procédure d'échange d'obligations souveraines. La Grèce a officiellement lancé vendredi son offre d'échange de dette pour les porteurs privés d'obligations dans le cadre du deuxième plan de sauvetage de 130 milliards d'euros qui lui a été consenti par ses partenaires. Si l'ISDA estime qu'il y a effectivement eu événement de crédit, le paiement des credit default swaps (CDS), ces contrats financiers de couverture contre le risque de défaut d'un émetteur de dette, sera alors déclenché.

 

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