Les Espagnols battent le pavé contre l'austérité

L'Espagne vit ce jeudi une grève générale contre la réforme du travail et la politique d'austérité du gouvernement de droite dirigé par Mariano Rajoy. De nombreux manifestants se sont regroupés dans une centaine de villes du pays pour exprimer leur mécontentement. Le chômage, à un niveau record, record touche 22,85% des actifs. Après un retour à la croissance anecdotique en 2011 (+0,7%), l'économie espagnole devrait replonger dans la récession en 2012, le gouvernement tablant sur une baisse du PIB de 1,7%.
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L' Espagne tournait au ralenti ce jeudi en raison d'une grève générale contre la réforme du travail et la politique d'austérité du gouvernement de droite, ponctuée de manifestation s comme à Madrid où des milliers de grévistes ont envahi la ville, sous haut dispositif policier. Agitant des drapeaux rouges et des pancartes avec les mots "Réforme du travail, NON", les piquets de grève se sont installés aux portes des usines, des marchés de gros de Madrid et Barcelone, des banques ou des stations de transports en commun.

Avant même la grande manifestation convoquée en fin de journée, des groupes de manifestants se sont éparpillés dès le matin dans le centre de Madrid, quadrillé par les forces de l'ordre. Quelques milliers d'entre eux bloquaient une avenue centrale, tandis que des cordons de policiers étaient déployés sur la place de la Puerta del Sol, en plein coeur commerçant et touristique. "Ne reculons pas d'un pouce face à la réforme. Grève générale", scandaient les manifestants. D'autres se déplaçaient à vélo, en un convoi avançant au pas, de façon à ralentir la circulation.

"Immense succès pour les syndicats, grève peu suivie pour le ministère de l'Intérieur

Alors que les syndicats annonçaient très vite un "immense succès", le ministère de l'Intérieur faisait état d'une grève peu suivie. Le face-à-face entre grévistes et policiers a parfois été tendu pendant la nuit, comme devant la station de bus de Carabanchel à Madrid, où un manifestant a été blessé au visage, ou devant le marché de gros de Barcelone où les grévistes ont brûlé des pneus.
58 personnes ont été interpellées, six policiers légèrement blessés ainsi que trois grévistes dans des incidents mineurs, selon le ministère de l'Intérieur.

Les syndicats Comisiones Obreras (CCOO) et UGT, qui appellent les Espagnols à manifester dans une centaine de villes, dénoncent la réforme du marché du travail approuvée le 11 février par le gouvernement, dans le but de combattre un chômage record, à 22,85% des actifs. Selon eux, cette réforme aura pour seul effet d'aggraver le fléau, alors que le gouvernement lui-même prévoit déjà la destruction de 630.000 emplois en 2012 et un chômage à 24,3% en fin d'année.

Le Conseil des ministres doit approuver vendredi le budget 2012 marqué par des coupes sévères

Pour le chef du gouvernement Mariano Rajoy, au pouvoir depuis cent jours, cette grève arrive au pire moment: sous l'oeil de ses partenaires européens, inquiets de l'état des finances publiques du pays, le Conseil des ministres doit approuver vendredi le budget 2012, marqué par des coupes sévères. L'objectif est de réduire le déficit public à 5,3% du PIB en fin d'année, après un dérapage jusqu'à 8,51% en 2011. Mariano Rajoy a, en outre, déjà subit un premier revers avec l'échec de son parti conservateur aux élections régionales en Andalousie dimanche dernier. Un raté qui rend en effet plus difficile les rapports entre le centre et la périphérie pour arriver à maîtrises des objectifs de déficit public.

 

L'inflation ralentit en mars, à 1,8% sur un an

Le rythme de l'inflation espagnole a encore ralenti en mars, à 1,8% sur un an, son plus bas niveau depuis août 2010, selon les chiffres provisoires publiés jeudi par l'Institut national de la statistique (Ine). L'inflation, qui avait atteint un pic en avril 2011 à 3,5%, un plus haut depuis octobre 2008, est depuis presque constamment en recul, à part un rebond en septembre jusqu'à 3%, niveau maintenu en octobre, avant de repartir à la baisse.

Selon ces statistiques, calculées en données harmonisées avec celles de l'Union européenne, l'inflation espagnole avait ainsi atteint un rythme annuel de 2% en janvier puis 1,9% en février. Dans un communiqué, l'Ine explique que ce ralentissement "est la conséquence, principalement, de l'évolution des prix des aliments et des boissons non alcoolisées".

L'Espagne, qui a vu son PIB reculer de 3,7% en 2009 puis de 0,1% en 2010, a renoué en 2011 avec une croissance fragile, de 0,7%, mais a replongé dès ce trimestre dans la récession, comme l'a indiqué mardi la Banque d'Espagne. Le gouvernement lui-même table sur une baisse du PIB de 1,7% en 2012.

 

 

 

Commentaires 2
à écrit le 29/03/2012 à 16:40
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L'Espagne, le Portugal, l'Italie et même la France finiront comme la Grèce, dans la mouise complète avec des suicides en très grand nombre.

à écrit le 29/03/2012 à 16:10
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L'avenir c encore pire

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